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Article Jazz Hot paru dans la rubrique sur la route des festivals en 2016 : |
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Jazz à Pertuis-Festival Big Band, 1er au 6 août 2016 ![]() La 18e édition de ce festival, dont le bon esprit jazz ne se dément pas, innove quelque peu dans son titre, puisque nous voyons apparaître l’appellation «Jazz à Pertuis», avec en sous-titre le rappel de la spécialité du lieu: les big bands. Gageons qu’il s’agit là de donner un non plus direct car plus court que l’ancien. De fait, aucun changement dans l’organisation, l’esthétique et l’esprit, et cela fait du bien de retrouver, année après année, un festival très convivial qui respecte son identité jazz en respectant la musique qu’il propose (du jazz), la thématique qu’il a choisie (les big bands) et pour un succès public toujours constant, un public qui se forme d’année en année grâce au professeur Léandre Grau. Au demeurant, et malgré la modestie naturelle de Léandre, un enseignant à la Pagnol (La gloire de mon père), le festival est devenu un événement mondial jazzique quasi-unique. La qualité en jazz n’est pas une affaire de quantité ni d’accumulation de stars, mais d’esthétique, de culture, d'esprit, de dimension humaine et de conviction. |
Le 1er août, la traditionnelle ouverture par le Big Band de Pertuis sur la grande scène, est savamment orchestrée par son bras juvénile en première partie, les Tartôprunes, émanation partielle de la grande formation, réunissant les plus jeunes. «Jeunes» ne signifie pas ici approximatifs. Cela fait plusieurs années que cette formation ouvre le festival, et la jeune classe des musiciens de Pertuis et des alentours bouge mais ne faiblit pas, et rend parfaitement justice à l’esprit du festival. Le directeur musical en est Romain Morello, brillant tromboniste et soliste du Big Band de Pertuis entre autres, et on retrouve également plusieurs musiciens du big band. L’esprit est ludique, modeste et complice avec un public très populaire, au vrai sens du terme, on ne s’en étonnera pas pour ce festival sans grosses têtes. Le répertoire propose du jazz (Mingus par exemple, mais aussi des parties néo-orléanaises, Miles Davis, etc.), mais aussi de la musique populaire jazzée, « plaisantée », piratée avec beaucoup d’humour. |
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Le thème de 2016 étant autour de la sécurité, le groupe avait d’ailleurs choisi de se déguiser en pirates surveillant l’horizon, avec perruques, costumes et accessoires (sabre gonflable, brassards de sécurité, etc.), allusion non voilée (c’est déjà ça) à l’opération vigipirate (vigie et pirates). L’humour est donc au rendez-vous malgré la période. Brassens, dont le collège qui accueille le festival porte le nom, est au rendez-vous. Dans une cour pleine à craquer (plus de 1000 personnes, assises, debout, couchées…), ça rigole, ça swingue, ça chante et ça danse (les enfants surtout), avant que le groupe, qui ne se présente que par les prénoms, comme certains des big bands –Philippe (g), Clément (b), Alex (b, le MC à l’humour léger), Romain (tb, dir), Bastien (bon chanteur, voc, g), Valentin (tp, voc), Ezequiel (bon ts), la belle Caro’ (clav), Maxime (dm), Arno (as)– amène tout ce public, dans un rappel où alternent Miles (clapping) et esprit new orleans dans un défilé vers la grande scène et le second concert. Une bonne entrée en matière qui montre « qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années » et qu’on peut être jeunes et déjà avoir du métier.
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Le concert du Big Band de Pertuis, introduit par le parrain légendaire du festival de Big Band de Pertuis, le grand et fidèle Gérard Badini, plein d’humour avec sa voix cassée de bluesman, se déroule en deux parties, sur la grande scène. Toujours aussi généreux (près de 2h de musique), le Big Band de Pertuis renouvelle d’année en année son répertoire. Léandre Grau dit que «c’est pour ne pas lasser…». La vérité, pour ce pédagogue amateur de big band, est qu’il aime le travail et la musique, le jazz, et qu’il veut jouer tout type de répertoire un jour ou l’autre. Le choix est aussi fait de la variété des compositions: on passe ainsi de «Lulu Left Town» de Mark Taylor à Lennon/McCartney, une composition des Beatles sortie tout droit de l’esprit du Basie Beatle Bag, album célèbre du Count, dont le big band de Léandre Grau s’inspire à n’en pas douter. «Between the Devil and the Deep Blue Sky» (Koehler et Arlen), «Daahoud» (Clifford Brown) sont l’occasion de re-découvrir l’excellente Alice Martinez (voc) à qui ce big band convient tout à fait. |
Dans le seconde partie, parmi beaucoup de thèmes comme «Moment’s Notice» (Coltrane), «The Very Thought of You», «I Thought of You», «Bolivia», «If I Were a Bell », etc., on retiendra les bons ensembles, une écriture classique et l’intervention de solistes inspirés au premier rang desquels on retrouve Alice Martinez (voc), Lionel Aymes (tp), Romain Morello (tb), Christophe Allemand (ts), Maxime Briard (dm)… Une belle soirée de plus pour ce big band exemplaire de la cohérence culturelle profonde de ses instigateurs, car le festival est le point d’orgue annuel d'un travail qui ne s'arrête jamais, et qui va au-delà de la seule école de musique pour générer dans cette petite ville un engouement sincère et largement partagé par la population dans toute sa diversité. |
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Le 2 août, c’est Marseille qui est invitée à Pertuis, avec le Phocean Jazz Orchestra de Thierry Amiot, un autre prof’ du Conservatoire de Marseille venu avec sa classe de jazz, et, en première partie, une habituée de Pertuis, la talentueuse et dynamique Mariannick Saint-Céran (voc) qui rend un hommage original et profond à Nina Simone qui passa une part de sa vie non loin de là, en Provence. Ce «We Want Nina» est savamment préparé pour évoquer toutes la facettes de la légendaire artiste, car Nina Simone, comme tous les grands artistes, a d’abord fait du Nina de tout ce qu’elle a abordé, le jazz et le blues entremêlé bien entendu, mais aussi la variété, les standards, la chanson. Nina a été une artiste profonde, engagée sans avoir besoin de le dire comme l’est la grande musique afro-américaine, par essence. Le répertoire retenu par Mariannick est bien équilibré pour témoigner de cette œuvre, et la voix elle-même et l’expression de la chanteuse se prêtent parfaitement à cet hommage, sans faiblesse avec le nécessaire respect pour Nina, une Diva, pour le plaisir d’un public toujours aussi nombreux et attentif. «It Ain’t Necessarily So» (Gershwin), «Love Me or Leave Me» (Donaldson-Kahn), «Be My Husband» (Nina Simone), un duo voix-batterie magique, «Old Jim Crow» (Nina Simone), «Work Song» (Nat Adderley), «For Four Women» (Nina Simone), «My Baby Just Cares for Me» (Donaldson-Kahn), «Black, Young and Gifted», etc., ont évidemment débouché sur un rappel mérité. Mariannick Saint-Céran était bien entouré de Laurent Elbaz (clav-org), Lamine Diagne (ts), Cedric Bec (dm) et de Marc Campo (g) qui est un excellent guitariste de blues dans «Old Jim Crow», dans la tradition électrique dénuée de ses extensions rock, ce qui est rare à trouver en dehors de la tradition américaine. |
La seconde partie, à 21h30, comme toujours décomposée en deux sets, présentait donc le Phocean Jazz Orchestra (cf. la formation en fin de compte rendu) mêlant des élèves et des prof’s du Conservatoire de Marseille, des anciens pas très âgés, dont l’excellent bassiste, Franck Blanchard, à l’origine du projet dirigé par Thierry Amiot qui signe la plupart des arrangements. Comme annoncé, le programme présentait d’abord un répertoire «acoustique», sous-entendu jazz classique, puis une partie «électrique», sous-entendu un répertoire plus récent, se traduisant par le passage à la basse électrique et aux claviers synthétiques. Le premier set présenta en effet des compositions d’Horace Silver («Nutville»), bonne entrée en matière, Count Basie («Flight of the Foo Bird» de Neal Hefti, «One O’Clock Jump»), un bon «When I Fall in Love», belle ballade où le chef Thierry Amiot a fait briller sa trompette, sa sonorité et sa technique, Charles Mingus («Nostalgia in Time Square»), un fort beau thème mis en valeur par un bon chorus du saxophoniste alto, Thomas Dubousquet, et du contrebassiste, Franck Blanchard, et pour finir le set un thème hispanisant de Chick Corea, «La Fiesta», qui aurait pu se trouver en seconde partie. Cette première partie, fort agréable et appréciée, malgré quelques belles interventions du chef, resta sage, à l’exception du thème de Corea où l’orchestre se libéra. Le second set «électrifié» commençait bien, par un bon «A Night in Tunisia», où le leader faisait encore apprécier sa belle virtuosité dans les aigus qu’exige ce thème du grand Dizzy Gillespie, thème qui aurait pu d’ailleurs finir la première partie à la place de «La Fiesta», pour la cohérence du programme, malgré l’électrification… Puis vint la thématique annoncée, plus électrique avec ses lignes de basses accentuées, plus funky, plus récente aussi, avec «Mercy, Mercy, Mercy» de Joe Zawinul, et si le thème est plus rudimentaire, bien que balancé, paradoxalement l’interprétation de l’orchestre est plus enlevée, plus possédée, les trompettes, les sax, tous en fait, dansant leur musique avec conviction… et un plaisir évident (sourires). |
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Puis, nouvel écart par rapport au programme, l’orchestre choisi de mettre en valeur le régional de l’étape, le lead Hugo Soggia (tb), sorti des classes de Léandre Grau pour aller suivre l’enseignement du Conservatoire de Marseille. Hugo a choisi «Georgia», immortalisé par le grand Ray Charles (bien qu’il en existe d’autres très belles versions), et la réussite est au rendez-vous d’un superbe chorus de trombone, avec de beaux arrangements, cette fois très classiques bien qu’originaux, de Thierry Amiot. Sans doute, un des meilleurs moments sur le simple plan de la musique, car ce morceau réunit toutes les qualités d’expression, de répertoire et d’intensité, de blues et de swing. Retour au funk avec le «Chameleon» d’Herbie Hancock, arrangé par Maynard Ferguson si nous avons bien compris le chef car c'est une de ses inspirations, en bon virtuose de la trompette, et là encore, la simplicité du thème mais la tonicité rythmique, provoque l’électrochoc nécessaire au dépassement de l’orchestre, pour un moment intense de partage avec le public. La suite avec «Strasbourg-St-Denis» de Roy Hargrove, «Pick-Up the Pieces» de l’Average White Band, fut dans la logique de cette bonne soirée, très enlevée, par un orchestre plus familier de Weather Report, du R’n’B, du funk, que de l’univers plus lointain de la swing era dont les musiciens ne possèdent pas la clé sur le plan émotionnel et de la sensibilité, individuellement et collectivement, malgré une exécution tout à fait acceptable et bien travaillée. Ce constat était finalement clarifié par le rappel sur un thème de Mercer Ellington «Things Ain’t Not What They Used to Be», joué sur un tempo shuffle accentué, réunissant les deux univers. Le public a tout apprécié, mais sans doute plus la seconde partie, et il n’avait pas tort. Quoi qu’on pense de la plus grande qualité des compositions de Mingus, Silver, Basie (ou ses arrangeurs), Gillespie, bien que «A Night in Tunisia » se soit prêtée à la deuxième manière, c’est sur des thèmes qui appartiennent davantage à la culture de la génération de cet orchestre que les musiciens sont les plus libres, les plus persuadés, les plus rentre-dedans, qualités essentielles pour l’expression en big band. On peut danser sur le répertoire de Basie, Silver ou Mingus, mais c’est une danse différente. Un bon big band en devenir, il n’a que 2 ans, avec outre le chef, excellent trompette, auteur de bons arrangements, un bon bassiste, Franck Blanchard, un bon batteur de big band, Nicolas Reboud, un excellent altiste, Thomas Dubousquet qui promet beaucoup, et en général de bonnes mais rares interventions des moins jeunes de la section de saxophones, Samuel Modestine (bar) et Thierry Laloum (ts) qui possèdent leur réserve de blues. |
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Le 3 août, retour dans le temps avec le groupe, néo-orléanais dans l’âme, du toujours jeune et pétillant Pierre Bruzzo, un disciple de Sidney Bechet qui nous a dit ne pas avoir été de la fête parisienne de l’Olympia, l’automne passé pour les 60 ans du concert de l’Olympia. Une erreur de casting à n’en pas douter, car, entouré de Philippe Bruzzo (tb), Guy Mornand (g), Philippe Coromp (p), Bernard Abeille (b), Alain Manouk (dm), Pierre Bruzzo (ss) a fait revivre l’univers du grand Sidney Bechet par la manière, un son de saxophone vibrant et intense, malgré les printemps qui s’accumulent, ce dont a plaisanté un leader en verve. |
Il a également repris le répertoire du légendaire Néo-Orléanais qui fait encore partie de l’inconscient collectif, à Pertuis comme partout, puisque le public a réagi en connaisseur aux différents thèmes : «Struttin’ With Some Barbecue» (Lil Harding), «Ain’t Misbehavin’» (Fats Waller), «Le Marchand de poissons» (Bechet), un «Glory Hallelujah», hymne américain repris à la Bechet, comme il le fera de l’hymne provençal, «La Coupo Santo», un peu plus loin, l’indispensable «Petite Fleur» (Bechet), vibrant à souhait, les inusables «Some of These Days», «On the Sunny Side of the Street» avec, pour la partie vocale, Philippe Bruzzo et un chorus de contrebasse de Bernard Abeille, «Dans les rues d’Antibes» (Bechet), et en rappel l’incontournable «When the Saints», pour le plus grand bonheur du public. Dans la bonne formation, on a remarqué le style Hawaïen et savant de Guy Mornand (citation «traditionnelle» de la Rhapsodie n°2 de Liszt). Bechet étant inépuisable, on avait encore de la réserve, mais il fallait laisser la place à la seconde partie de la soirée. |
L’Azur Big Band, parce qu’il vient de Nice, est venu nous rappeler l’attentat tragique qui a endeuillé l’été 2016. C’est avec tact que le leader de la formation, Olivier Boutry, les a évoqués dans le cours du concert. La formation, très professionnelle dans sa présentation et son programme, proposait un répertoire classique dans l’esprit de ce qu’ont pu produire les grandes formations américaines depuis l’ère de la swing era, alternant instrumentaux et accompagnement de chanteurs/ses de variétés influencées par le jazz. Il y avait ainsi une chanteuse américaine, Jilly Jackson, efficace, et un crooner américano-suédois, vivant sur la Riviera, ainsi présenté, Ricky Lee Green, au beau phrasé évoquant l’idéal universel du genre qu’est Frank Sinatra. Au physique rappelant Thierry le Luron, il a de réelles qualités d’expression dans ce genre. | |
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L’orchestre, dans la partie instrumentale, dirigé et présenté par Olivier Boutry, a proposé en ouverture, comme en fin de concert un classique blues, bien tourné, joué avec toute l’énergie nécessaire, de bons chorus de Laurent Rossi (p) et de Bela Laurent (tb). De bons «Flying Home» (Goodman-Hampton, immortalisé par Lionel Hampton et Illinois Jacquet), «Sing Sing Sing» (Luis Prima), avec un bon chorus de batterie sur les peaux in the tradition (Krupa-Rich), «Mambo 5» , le «Ticle Toe» de Lester Young immortalisé par le Count basie Orchestra ont démontré que cet orchestre, sans mettre en avant ses solistes, a de belles qualités d’ensemble, une rigueur et une énergie qui séduisent le public connaisseur car elles sont des qualités indispensables d’un big band. «Cry Me to the Moon», «Fly With Me», «Fever» , «I Love You», «The Lady Is a Tramp», «You Are the Sunshine» et autres standards, ont mis en valeur Ricky Lee Green et la belle Jilly Jackson, avant un rappel réunissant tout le monde sur la très fréquentée «Route 66», pour le plaisir non dissimulé d’un public encore nombreux, et pour la plus grande satisfaction des musiciens, ainsi récompensés, de ce bon collectif. |
Le 4 août, le jeudi, est comme chaque année dévolu à la salsa, une sorte de respiration du jeudi, qui se présente très clairement pour ce qu’elle est, un à-côté du festival, et qui est l’occasion aussi pour le public de danser. Nous n’y étions pas mais ça a chauffé pour le plaisir des danseurs d'après les échos du lendemain. |
Le 5 août, c’est le beau quartet de Bastien Ballaz qui a introduit une soirée de découvertes. Le tromboniste, qui a été à bonne école (Conservatoire de Marseille, Bruxelles avec Phil Abraham, etc.), est un excellent compositeur, instrumentiste, et il a côtoyé déjà du beau monde (Cécile McLorin Salvant, Liz McComb, Bill Mobley, James Carter…). Entourée de jeunes musiciens excellents (Maxime Sanchez, p, Simon Tailleu, b, Gautier Garrigue, dm), il joue le répertoire du jazz («Four in One», Monk, «Henya» d’Ambrose Akinmusire) et sa musique originale, des suites qui alternent des atmosphères, un beau récit qui témoigne d’une vraie imagination très «cinématographique» («Lullaby», «Synopsis», «New Orleans Drunk Party») qui évoquent d'autres références, les compositions de Charles Mingus ou Horace Silver par exemple. Ils ont eu droit à un rappel mérité («Lost in My Dreams» de Bastien Ballaz). Un musicien à suivre! | ![]() |
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La seconde partie invitait un groupe allemand, le Lutz Krajenski Bib Band, composé de 13 musiciens dont deux chanteurs très intéressants, Ken Norris, parfaitement francophone car séjournant régulièrement en France, et Myra Maud, une très belle Parisienne aux racines malgaches et martiniquaises, tous deux possédant de réelles qualités musicales et un métier certain. Lutz Krajenski est le leader, pianiste et organiste de cet orchestre, aussi professionnel que d’autres dans ce festival, mais avec une touche supplémentaire qui confère une dimension plus dynamique au spectacle. Le public ne s’y est pas trompé, et c’est dans cette soirée que les danseurs sont venus sur le devant de la scène pour participer à un moment fort de cette édition. |
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Le répertoire éclectique, parfois variété américaine, soul, teintée de jazz ou de ferveur avec ses deux chanteurs talentueux, parfois même brésilien, parfois broadway (West Side Story), sans être le plus jazz de la semaine, possédait cette étincelle qui a déclenché l’enthousiasme du public et une bonne soirée. De beaux arrangements, avec des ensembles de flûtes en particulier, donnait une couleur particulière au big band, et il y avait dans chaque pupitre un solide soliste capable d’enrichir les ensembles de bons chorus. Terminé sur un beau «Everytime We Say Goodbye» par l’excellent Ken Norris et sur un rappel enfiévré sur l’inusable «Cheek to Cheek» et un bon duo Ken Norris-Myra Maud, ce moment a permis de vérifier qu’en matière de big band, l’énergie, la conviction sont une des composantes importantes pour le public, un élément de métier autant qu’une donnée générale de l’expression artistique. |
Le 6 août, c’est le sextet d’Olivier Lalauze (b, comp, arr)
qui ouvrait la soirée de clôture, en compagnie d’Ezéquiel Célada (ts), Alexandre Lantieri (as, cl), Romain Morello (tb), Gabriel Manzanèque (g). Après une formation au sein de l’IMFP de Salon-de-Provence, puis du Conservatoire d’Aix-en-Provence,
Olivier Lalauze en parallèle à ces activités d’accompagnateur (Cécile McLorin-Salvant, Archie Shepp, Cie Nine Spirit, Jean-François Bonnel…) développe depuis 2012 un projet en sextet. C’est un groupe bien soudé qui défend un répertoire original.
Fort d’un prix au Tremplin Jazz de Porquerolles en 2015 qui lui valut une programmation à Jazz sur la Ville puis à assurer un première partie d’Otis Taylor cet été, le sextet se produit régulièrement sur les scènes du Sud dont il est l’une des jeunes
formations les mieux rodées. Sa musique s’inspire autant de Charlie Mingus, époque petit combo, que de la musique contemporaine et se présente souvent comme des petites suites
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L’attention du public est requise car le groupe ne pratique pas les habituelles séquences du jazz (exposition-chorus) dans un festival où le public a été formé à ça. Le pari fut réussi malgré parfois quelques silences interrogateurs. Pour le rappel, Olivier Lalauze a proposé un thème sur la Guerre d’Espagne, revu et corrigé dans l'esprit du Liberation Music Orchestra de Charlie Haden. |
Le dernier concert du festival était très attendu, avec le programme annoncé en deux parties, musique profane-musique sacrée, du Duke Orchestra de Laurent Mignard qui consacre son travail à une relecture proche de l’original de l’œuvre de Duke Ellington (cf. Jazz Hot n°656). Le concert avait lieu à guichets fermés, ce qui a été le cas de la plupart des soirées, et, ce soir-là, on a refusé du monde… | |
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La première partie a été l’occasion de constater que l’orchestre a les moyens artistiques de ses ambitions, et le public a répondu par une belle ovation à un set de haut niveau. Sur les «standards» du répertoire ellingtonien «I’m Beginning to See the Light», «Take the ‘A’ Train» (chorus Philippe Milanta, Jérôme Etcheberry), «Cotton Tail» (Carl Schlosser, Fred Couderc), «Rocks in My Bed» (Sylvia Howard), «Just Squeeze Me» (Sylvia Howard, Jérôme Etcheberry), etc., l’orchestre répond au défi avec beaucoup d’énergie, de mise en place et de sensibilité à cette musique. Le savant et grand pianiste Philippe Milanta est l’élément indispensable de l’ensemble comme en témoigne l’extraordinaire «Rockin’ in Rhythm», et Jérôme Etcheberry apporte ses contrechants et sa puissance à la Cootie Williams, quand Richard Blanchet colore l’ensemble de ses aigus dans la tradition de Cat Anderson. Myra Maud, présente la veille, est à nouveau de la fête, et c’est sur un «It Don’t Mean a Thing» incandescent, en présence des deux chanteuses et du danseur Fabien Ruiz (claquettes) que se termine ce premier set exceptionnel. |
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La seconde partie proposait une relecture de la musique sacrée de Duke Ellington, l’orchestre étant soutenu pour l’occasion par deux chorales (Chorale du Pays d’Aix, Chorale Free Son). Si le travail est encore ici considérable, la réussite est moindre. La musique religieuse américaine, même celle du Duke, nécessite une certaine ferveur qu’ont pu rendre les deux chanteuses, elles-mêmes de cette culture ou de ce feeling, mais étrangère au reste de l’orchestre et surtout aux chorales. Très attentifs au respect de cette musique, ils ne possèdent pourtant pas cette conviction intérieure nécessaire à ce registre. Bien sûr le «Come Sunday», immortalisé par Mahalia Jackson et Duke Ellington, reste un magnifique moment, et cela n’enlève rien ni au talent, ni au travail exceptionnel de cet ensemble pour cette partie du répertoire, mais si le jazz d’Ellington, dans sa tradition instrumentale non sacrée, peut supporter des relectures extérieures au monde afro-américain, fidèles ou moins fidèles, pour peu que les instrumentistes solistes aient une vraie intériorisation du blues et du swing et un respect de l'œuvre, cela devient contestable pour la musique à vocation religieuse ou le blues, la voix ne pardonne pas. |
L’ensemble manquait d’âme, malgré les excellentes Sylvia Howard et Myra Maud, un Philippe Milanta hors pair et un chef très pédagogique.
Cela n’empêcha pas une conclusion enthousiaste, un public debout et une fin de festival chaleureuse, où Laurent Mignard –qu'il faut féliciter pour l'étendue de son travail autour de l'œuvre d'Ellington, un grand compositeur du XXe siècle– n’en finissait pas de remercier avec son talent de showman, et son humour, un Léandre Grau et son équipe (une sonorisation de big bands sans faute pendant une semaine, bravo!) qui le méritent, et qui ont eu droit, tout au long d’un festival bien rempli et pourtant convivial, sans service d’ordre intempestif, aux éloges de tous les orchestres, pour le son, l’organisation, l’accueil et l’ensemble.
Un festival de jazz, avec un programme jazz, populaire à tous les sens de l’adjectif, qui ne sombre pas dans la mondanité, est donc encore possible, et c’est tant mieux pour le jazz qui retrouve ses valeurs! |
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Yves Sportis
Photos Ellen Bertet et Marcel Morello by courtesy of Jazz à Pertuis © Jazz Hot n° 677, automne 2016
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1/8/2016
2/8/2016
5/8/2016
6/8/2016 |
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Dirigé par Laurent Mignard, le Duke Orchestra s’est imposé depuis plusieurs années comme la référence pour servir la musique de Duke Ellington. Chef d’orchestre, trompettiste, compositeur et arrangeur, il a transcrit à l’oreille toutes les partitions de l’orchestre à partir d’enregistrements originaux de Duke Ellington. Le Duke Orchestra, créé en 2003, est ainsi devenu un formidable outil d’exploration de l’œuvre de cet immense compositeur américain. Laurent Mignard a ainsi peu à peu conquis les critiques qui le gratifient d'un travail de recherche sérieux et d'une grande exigence artistique dans ses arrangements les qualifiant de remarquablement proches des enregistrements originaux de Duke Ellington. De plus Laurent Mignard a su communiquer à ses solistes le désir de s'approprier l'esprit de cette musique pour l'interpréter avec leur propre sensibilité sans être tentés de plagier leurs aînés américains.
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Le concert de Laurent Mignard de ce samedi 6 août à Pertuis, s'est déroulé en deux parties. Une première partie a mis en scène l'orchestre avec quelques pièces prises ça et là dans l'impressionnant répertoire d'Ellington (I'm Begennin' to See the Light, Take the A Train, Cotton Tail, Rocks in My Bed, Just Squeeze Me, Rockin' in Rhythm, It Don't Mean a Thing) et également dans l'album "French Touch" avec la chanteuse Myra Maud qui nous a offert une très belle interprétation de la célèbre chanson d'Edith Piaf "No Regrets". Myra Maud et Sylvia Howard sur scène ont également reçu le renfort de Fabien Ruiz pour un très beau numéro de claquettes, clôturant ainsi cette première partie.
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Une première partie qualifiée de "profane" |
Myra Maud, Sylvia Howard et Fabien Ruiz dans un très beau numéro de claquettes - It Don’t Mean a Thing |
La deuxième partie a vu la venue sur scène de la chorale FREE SON et des choristes d'Aix en Provence, pour une partie entièrement dédiée à la musique sacrée d'Ellington. Cette deuxième partie a débuté avec "Praise God" mettant en avant le saxophoniste Baryton Philippe Chagne. Laurent Mignard, dans le rôle du récitant a alors incarné Duke Ellington, introduisant chacun des morceaux joués avec les paroles que le maître aurait pu prononcer pour les présenter.
Sylvia Howard - "Tell me it's the truth" suivi de "Come Sunday" |
Laurent Mignard a décliné le concert des musiques sacrée d'Ellington de plusieurs manières, parmi les plus éblouissantes figure la prestation effectuée au festival Jazz à Vienne en 2009 accompagné par le "Gregory Hopkins Harlem Jubilee Singers", celle qui donne à la musique d'Ellington certainement sa plus grande résonance (Le Gospel est par définition un style musical développé par les Afro-Américains pour exprimer et partager leur ferveur religieuse dans la foi chrétienne), par l'enthousiasme, le rythme et l'énergie que ces chanteurs et chanteuses dégagent. Transposé dans nos cathédrales, les choristes donnent à ces morceaux une tonalité plus solennelle, peut-être plus conforme à l'expression européenne des chants religieux, mais certainement moins communicative.
Lors de ce concert au Festival de Pertuis, les choristes ont eu essentiellement un rôle d'accompagnement des deux chanteuses, Myra Maud et Sylvia Howard, qui individuellement ou en association ont donné à ce concert une coloration intermédiaire entre les deux précédentes interprétations de ces morceaux de musique sacrée, avec en arrière-plan, la très belle façade de la Chapelle de la Charité.
Une mention particulière pour le morceau "It's Freedom" qui entretient un échange entre l'orchestre et la chorale. La partie du récitant, en anglais, dans la version produite dans les cathédrales a été dite en français par Laurent Mignard lors de ce concert, ce qui pour certains puristes, pourrait également retirer un peu d'authenticité à ce morceau.
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It's Freedom ("Version Cathédrales") |
Parmi les titres joués figure "David Danced before the Lord" qui vit, pour la deuxième fois la venue sur scène de Fabien Ruiz donnant à ce morceau une note plus festive, par le côté spectaculaire de la performance du claquettiste.
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Myra Maud & Silvia Howard | Fabien Ruiz | Myra Maud & Sylvia Howard |
Myra Maud - "Almighty God" |
L'orchestre de Laurent Mignard a produit un concert d'une grande qualité, accompagné des deux excellentes chanteuses Myra Maud et Silvia Howard et d'une trentaine de choristes, sans oublier les très belles prestations de Fabien Ruiz. Une déclinaison, des "Sacred Concert" adaptée à la scène du Festival, qui se situe entre "le tour des cathédrales" et le concert donné dans le cadre du festival Jazz à Vienne en 2009.
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Une deuxième partie composée de : Praise God, Something About, Believing, Tell me it's the truth, Come sunday, David Danced, It's Freedom, Almighty God, The Lord's Prayer, David Danced (part 2) |
Laurent Mignard, le Duke Orchestra et les "Sacred Concert" |
L'aventure ellingtonienne a, de fait, débuté en juin 2002 date à laquelle Laurent Mignard reçoit, pour sa prestation au concours de la Défense, les félicitations de Frédéric Charbaut, membre du jury. Ce trompettiste lui parle alors de son atelier jazz dans la Brie où son seul espace de répétition est une église. Mignard choisit alors de faire travailler ses élèves sur des pages de la "Sacred Music d'Ellington" qu'il a commencé à transcrire. Charbaut se souvient alors qu'Ellington avait, en 1969, donné un concert dans l'église Saint Sulpice, ce qui va donner à Laurent Mignard l'opportunité d'y produire un premier concert de "Sacred Music" dans le cadre de l'édition 2003 du Festival de Saint Germain des Près. Ainsi naquit le Duke Orchestra. |
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Quelques commentaires à propos du Duke Orchestra:
Mercedes Ellington - « Mon grand-père aurait été conquis par la magie de la direction de M. Mignard. »
Duke Ellington Music Society - « If you want to hear Ellington live, go to Paris ! »
Jazz Magazine - « Jubilatoire »
Télérama - « L'esprit d'Ellington dans un corps d'aujourd'hui »
France 2 - « Un formidable outil d'exploration de l'œuvre de Duke Ellington »
France Info - « L’un des meilleurs ambassadeurs de la musique d’Ellington »
Le Nouvel Obs - « Le ton juste pour jouer aujourd'hui cette musique sans âge »
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De "Duke Ellington is alive" en 2009 à la "Batlle Royal" en 2011 date à laquelle il est parvenu à concrétiser un vieux rêve qui consistait à faire revivre la rencontre historique entre les deux orchestres légendaires de Count Basie et Duke Ellington qui enregistrèrent avec leurs répertoires respectifs "First Time" le 6 juillet 1961, Laurent Mignard n'a de cesse de révéler la richesse de l'œuvre de ce compositeur. En 2011, il choisit de faire revivre l’histoire d’amour du Duke avec la France, au travers d'un spectacle complet ("Ellington French Touch"), qui permettait de retrouver quelques unes des musiques composées par Ellington lors de ses nombreux voyages dans l’hexagone. Parallèlement en 2009 il revient à la musique sacrée, qui fit les débuts de son "Duke Orchestra" à l'occasion d'un concert à Jazz à Vienne. EN 2014 et 2015, il produit plusieurs concerts dans différentes églises ou cathédrales.
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L'ensemble vocal FREE SON: |
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FREE SON est un ensemble aixois de vingt-cinq chanteurs créé en 1992 (association Loi 1901). Son répertoire – en français, anglais et espagnol – est composé de standards de jazz, blues, rocks et de rythmes latinos, et propose des arrangements à quatre ou cinq voix. Sous forme d’atelier hebdomadaire, il est ouvert à tous les chanteurs amateurs familiarisés à ce genre de musique. Les chansons de ses spectacles sont chantées, chorégraphiées et mises en scène dans le style « Comédie Musicale ». Cyrille MARTIAL, chef de chœur, compositeur et arrangeur. Passionné de Jazz Vocal et de Gospel, il crée et dirige plusieurs ensembles vocaux et notamment Hot Gammes, Jazz à Nanas, le TGGG Très Grand Groupe de Gospel et FREE SON dont il écrit tous les arrangements. Il a pris la direction artistique de « Pourpre noire » à Gap et de « Bog Indigo » à Aubenas. Certains se produisent régulièrement en région Provence Alpes Côte d’Azur. Cyrille Martial conseille différentes formations polyphoniques, le Chœur universitaire Gospel de Perpignan et le Chœur départemental de jazz de l’Aude. Il anime aussi des stages partout en France. |
The Lord's Prayer (Duke Ellington) - Laurent Mignard Duke Orchestra - Jazz à vienne |
Paroles de The Lord's Prayer
Our Father
Who art in Heaven
Hallowed be Thy name
Pour cette dernière soirée de la dix-huitième édition du festival, Laurent Mignard et le Duke Orchestra entourés de Sylvia Howard (tombée dans la marmite du Gospel avant d'atterrir dans le blues et le jazz made in Indianapolis), de Fabien Ruiz (claquettiste, chorégraphe du film "The Arstist") et de Myra Maud (qu'on a pu apprécier avec l'orchestre de Lutz Krajenski) ont été associés au groupe vocal Free Son, choristes du pays d'Aix, pour vous proposer un répertoire original composé de pièces puisées dans l'immense répertoire de Duke Ellington. Un concert unique où les amoureux du Duke ont pu découvrir ou redécouvrir des œuvres un peu moins connues de ce génie du Jazz.
Le jazz au festival de Big Band de Pertuis ne connaît pas de frontière, après avoir accueilli des orchestres venus d'Espagne, du Portugal, de Suède, de Belgique, et du Luxembourg c'est une formation allemande que nous avons eu le plaisir d'écouter en ce vendredi soir.
Le Lutz Krajenski Big Band est probablement la seule formation de big band jazz en Allemagne, ayant atteint un si large public au cours des dernières années. Voici onze individualités musicales figurant parmi les meilleures dans leur spécialité sous la direction du pianiste et arrangeur Lutz Krajenski. Ce dernier fait partie intégrante de la scène musicale européenne depuis de nombreuses années. La liste des artistes avec lesquels Krajenski a travaillé est longue et colorée: Tom Jones, Ulrich Tukur, Roachford, Inga Rumpf, Udo Jürgens, Randy Crawford, Jasmin Tabatabai, sans oublier le célèbre chanteur allemand Roger Cicero. Lorsque ce dernier se lance en 2005 dans une carrière solo, c’est sous la direction de Lutz Krajenski et son Big Band. Bilan : Plus d’un million d'albums vendus, une participation au grand concours de l’Eurovision devant un milliard de personnes, et quelques milliers de spectateurs enchantés lors de leurs nombreuses tournées. C’est devenu une tradition : Le LKBB accompagne des solistes hors du commun. Pour ce concert, dans le cadre du festival de Big Band 2016 à Pertuis, cet orchestre fabuleux et surprenant d’originalité était accompagné de deux talents d’exception : Myra Maud et Ken Norris.
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Lutz Krajenski Piano et orgue |
La magie de cet orchestre réside dans la présence dans ses rangs d'une chanteuse et d'un chanteur aux talents exceptionnels. En première partie ces deux interprètes ont pu être appréciés individuellement. Myra Maud, a enchanté le public non seulement par la qualité de ses interprétations mais également par la candeur et la "lumière" qui émane de sa personne. (Cry me a river, Chega de saudade, What's going on?).
Ken Norris, fut la "révélation masculine" de cette soirée, il est certainement un des meilleurs chanteurs qui se soit produit, dans ce festival depuis qu'il existe. Son interprétation de Maria, Somewhere et Tonight extraits de "West Side Story" restera longtemps dans la mémoire des auditeurs qui ont fait le choix judicieux de venir écouter ce Big Band venu d'Outre Rhin.
Ken Norris | ![]() |
Maria | |
Somewhere |
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Tonight |
Myra Maud - Cry me a River |
Myra Maud et Ken Norris - Chega de Saudade |
Au travers d'un répertoire très éclectique puisé dans la variété et dans les grands standards du jazz chanté, Lutz Krajenski a adapté et arrangé ces morceaux, pour son Big Band, fournissant ainsi un programme très apprécié, parfaitement mis en valeur par ses deux interprètes que sont Myra Maud et Ken Norris.
What the World Needs Now Is Love
On a clear day (B. Streisand, F Sinatra)
Cry me a river (chanson populaire des États-Unis, écrite par Arthur Hamilton et publiée en 1953)
Chega de Saudade
Maria
Tonight
Somewhere
Thème de Starky et Hutch
It's Only a Paper Moon
Beauty And The Beast
If I Ain't Got You est une chanson enregistrée, écrite et produite par l’artiste américaine Alicia Keys. Sorti en février 2004
They can't take that away from me (chanson écrite par George Gershwin et Ira Gershwin)
Riders on the Storm (The Doors)
Ride Like The Wind ("Ride Like the Wind" écrit par Christopher Cross.)
Par la qualité de leur voix et leur jeu de scène, ils ont su entrer en communion avec le public, qui a su leur témoigner son enthousiasme, en leur faisant une véritable ovation en fin de concert. Un très bon souvenir partagé entre l'orchestre et son public.
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Deux très bons solistes qui ont enrichi plusieurs morceaux par leurs excellents chorus | |
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Myra Maud, Ken Norris et le Lutz Krajenski Big Band - Un orchestre enthousiasmant |
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Riders on the storm |
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C'est par un jour de Noël au milieu des années soixante-dix, que la curiosité d'un petit garçon fut à l'origine d'une carrière musicale remarquable. Ce matin là, un enfant de quatre ans Lutz Krajenski se faufile dans le bureau de son père, et extrait avec beaucoup de difficulté un accordéon de son emballage et essaye aussitôt d'en tirer quelques notes.
Le grand père de l'enfant, ancien serrurier de métier était un excellent bricoleur et construisit peu après pour son petit-fils une sorte d'Harmonium, où l'accordéon supporté par un cadre était relié à une pédale avec laquelle Lutz pouvait faire fonctionner le soufflet. Ainsi, grâce à cette géniale adaptation, on put entendre quotidiennement de la musique dans la chambre de l'enfant. |
Avec la construction d'un orgue électronique, le grand père de Lutz put satisfaire, peu de temps après, l'envie de son petit fils à disposer de plus possibilités d'expression musicale - Lutz fut alors fasciné par les sons riches de l'orgue. L'enfant de sept ans s'est mis à jouer des chansons populaires et des morceaux classiques uniquement à l'oreille et sans en connaître les notes.
A l'âge de douze ans Lutz a reçu des leçons de piano, son professeur souhaite alors qu'il acquière une solide formation classique, mais remarque également son goût pour le jazz et les transcriptions de Chick Corea et Art Tatum. Lutz participe alors à plusieurs concours d'orgue ; dans une vitrine figure encore aujourd'hui une Coupe "champion d'Europe à l'orgue WERSI". |
En 1991, il commence ses études musicales à la Hochschule für Musik und Theater de Hanovre. Il se découvre alors une passion pour le Big Band. Il obtient son diplôme de fin d'étude en 1996, et entreprend des tournées en Allemagne avec son jazz band, puis en 2001 il créé son propre Big band, qui interprétera ses propres arrangements conférant à cet orchestre toute son originalité. | ![]() |
Lutz Krajenski-Bigband feat. Juliano Rossi - Ride like the wind |
Ken Norris… “Une voix expressive et un infaillible instinct musical. Ken Norris conjugue les qualités d’un vocaliste expérimenté à celles d’un instrumentiste de jazz. Norris nous conduit avec élégance dans un univers musical où chacun de ses arrangements est minutieusement personnalisé.” - (Tim Baker, Paris Free Voice).
Il est apparu en tant que soliste avec le Hessischer Rundfunk Big Band (Francfort), le Nord-West Big Band, le Hamburger Polizeiorchester (Hamburg) entre autres. Cependant, Ken NORRIS est plus connu pour son travail en duo, trio et quintet : invité sur l'album “Vers Où?” (trio avec Pierre Bertrand (FR), Stephan Abel Quartet (DE), quintet Jean- Paul (DE) et le Ken Norris Band avec son cher collègue Buggy Braune au piano).
On a pu entendre récemment Ken Norris sur la scène des Nuits du Jazz à Nantes en 2015, suite à l'invitation du chef d’orchestre français renommé Jean-Philippe Vidal.
Ken Norris a fait ses études à Yale University (USA) et à l'American School of Modern Music à Paris. Actuellement il se consacre aux jeunes chanteurs de Jazz en tant que Professeur de Jazz Vocal à l’Ecole Supérieure de Musique et de Théâtre de Hambourg.
Ken Norris and The Hamburg Police Orchestra - "Feeling Good" |
Myra Maud.
Chanteuse-auteure-compositrice, multi-instrumentiste et productrice, Myra Maud a parcouru le monde en tant que soliste avec le Big Band de Claude Bolling et l'Orchestre National Symphonique de France et a partagé la scène avec des artistes tels que Céline Dion, Mireille Mathieu et s’est produit devant Quincy Jones lors du Forum Européen à Davos.
Elle interprète la grande Josephine Baker dans le film "Ballade De Printemps" au côté de Michel Serrault et puis rejoint Hambourg, où elle incarnera le personnage principal Nala dans la comédie musicale de Broadway “Le Roi Lion”.
Depuis sa performance pour la cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde de Football à Francfort, sa popularité n’a cessé d’augmenter. Mai 2014: Sortie de l’album SALT, La Solution, qu’elle coproduit avec son partenaire musical Lutz Krajenski. En 2015: la voici dans le rôle principal de "Rosa Lamour" dans la comédie musicale "Gospel Sur La Colline" à Paris (50 représentations aux Folies Bergère). 2016 : Myra Maud rend hommage à Whitney Houston accompagnée par l’Orchestre Philharmonique de Leipzig.
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"Un Peu de Ci" from the album "LA SOLUTION" by SALT Written and Composed by Myra Maud. Arranged and Produced by Lutz Krajenski. |
Olivier Lalauze a présenté ainsi son concert sur notre site :
« Nous avons voulu travailler autour de l'œuvre la plus célèbre du compositeur anglais Gustav Holst, intitulée The Planets (créée en 1918). Celle-ci a eu une influence considérable sur la plupart des compositeurs hollywoodiens bien connus du grand public, comme John Williams (Star Wars, Indiana Jones, Jurassic Park) ou Jerry Goldsmith (Alien, Star Trek) pour ne citer qu'eux. Le répertoire que nous proposons n'est pas une simple réduction pour sextet de cette œuvre symphonique, mais bien une interprétation, une relecture personnelle de chacune des sept pièces qui composent les Planètes, servant ainsi de base à la création. J'ai pris la décision d'arranger (et déranger!) chaque "pièce planétaire" en fonction du caractère et des symboles astrologiques qui y sont traditionnellement associés (Holst était un féru d'astrologie, comme bon nombre de personnes de son époque).
Ainsi, le spectateur (re)découvrira cette œuvre, mêlée au jazz, et au son du Olivier Lalauze Sextet. Je pense que ce spectacle pourrait atteindre un public large, et notamment trois catégories:
1) l'amateur de jazz ne connaissant pas ou peu Gustav Holst et la musique anglaise du début du XXème siècle;
2) l'amateur de musique classique, curieux d'entendre un arrangement "jazzistique" et personnel autour d'une œuvre célèbre du répertoire,
3) le public amateur de films hollywoodiens, de space opera, de science fiction et d'aventure, qui aurait l'occasion d'éveiller sa curiosité vers des styles et un compositeur qui ne font pas habituellement partie de son quotidien ».
Comme la veille avec le quartet de Bastien Ballaz, Olivier Lalauze et son sextet nous ont plongés dans un jazz plus contemporain caractérisé par une certaine recherche musicale, autour de pièces qu'il a entièrement écrites. Il s'agit là d'une musique plus "intellectuelle" que la plupart des différentes déclinaisons des styles de jazz que l'on a l'habitude d'entendre dans ce festival, de ce fait moins ressentie "physiquement" par l'auditeur et qui trouve son inspiration dans des compositeurs classiques du XXème siècle.
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Gabriel Manzanèque | Ezéquiel Célada |
Alexandre Lantiéri |
Olivier Lalauze |
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Romain Morello | Ezéquiel Célada |
Face à ces compositions, certains auditeurs perdent leurs références habituelles et sont alors quelque peu déroutés par ce qu'ils entendent. Cependant, si l'on veut bien faire l'effort d'entrer dans l'univers proposé par le compositeur, on sera plus à même d'écouter cette musique en y associant des images et des sensations issues à la fois de nos propres imaginaire et culture et d'en avoir ainsi une écoute personnalisée.
Pour ce type de concert, il est très profitable d'avoir préalablement pris connaissance du sens que le compositeur veut donner à son œuvre. Olivier Lalauze aurait sans doute dû donner oralement quelques éléments supplémentaires permettant à l'auditeur de se mettre en phase avec ce qu'il est sur le point d'entendre, éléments qui figuraient d'ailleurs sur le site web du festival. Au regard de ces informations on peut alors apprécier à sa juste valeur la manière dont Olivier Lalauze a revisité, l'œuvre de Gustav Holst en nous invitant telle la sonde "Voyager" à parcourir le système solaire de la plus proche des planètes de notre étoile jusqu'aux confins de ce dernier. On croisera ainsi tour à tour :
•Mercure, le messager ailé,
•Vénus, celle qui apporte
la paix, également déesse romaine de l'amour,
•Mars, celui qui apporte la guerre : Morceau très chaotique, les dissonances, la violence rythmique, renvoient très nettement à la guerre (Mars étant le dieu romain de la guerre), parfaitement rendu par le trombone,
•Jupiter, celui qui apporte la gaieté, sans doute le morceau, le plus festif,
•Neptune, le mystique, morceau traduisant les confins de notre système solaire, donnant une impression très angoissante de l'infini, digne des films de science fiction tel que 2001 Odyssée de l'espace.
"Jupiter" celle qui apporte la joie |
Une réécoute de l'œuvre de Holst permet d'apprécier la manière dont Olivier Lalauze s'est inspiré et a transposé, pour son sextet, ces morceaux écrits pour un orchestre symphonique, accentuant ici le caractère festif de Jupiter, là l'aspect lointain et angoissant de Neptune, grâce au rôle attribué aux six instruments, en chorus ou en différentes combinaisons.
Un talent d'écriture affirmé, servi par de très bons musiciens, Olivier Lalauze, a eu le mérite, de nous présenter un programme d'une très grande originalité stimulant notre imaginaire et réveillant en nous quelques références musicales (Gustav Holst), cinématographiques et littéraires (Ray Bradbury) relatives aux fantasmes que nous inspirent les planètes. Des pièces à écouter et à réécouter avec une très grande attention pour en décoder à la fois la richesse intrinsèque et la manière dont les thèmes initiaux ont été génétiquement modifiés par leur passage au travers des différents styles de jazz appliqués.
Olivier Lalauze a commencé à jouer de la musique à l’âge de douze ans en tant que guitariste. Après une première jeunesse influencée par le rock, il découvre le jazz grâce à l’un de ses professeurs qui lui fait écouter Django Reinhardt. Viendront ensuite Charlie Parker, John Coltrane, Miles et tous les autres… En 2005, il entre à l’Institut Musical de Formation Professionnelle (IMFP) de Salon de Provence où, pendant 3 ans, il suit des cours avec Michel Zenino, Mario Stantchev, etc. Il y obtient le MIMA en 2007, et y suit également des cours d’arrangement avec Gérard Maurin.
Depuis 2008, il se consacre entièrement à la contrebasse. Après quelques cours avec Michel Zenino, Olivier Lalauze entre au conservatoire d’Aix-en-Provence dans la classe de Jean-François Bonnel, où il obtiendra le DEM en 2013. En plus d’être leader du sextet, Olivier est membre du JFB’s New 4tet de Jean- François Bonnel (depuis 2010), du Tribute to Ornette Coleman avec Raphaël Imbert, Jean-François Bonnel et Mourad Benhammou, du Christine Lutz 4tet, du More Time Papa Orchestra (avec Eric Luter) et de la Compagnie Nine Spirit. S’est produit sur scène aux côtés de Jean-François Bonnel, Cécile McLorin- Salvant, Archie Shepp, Christophe Leloil, Cedrick Bec, Nicolas Dary, Daniel Huck, Sarah Quintana, Monica Passos, Yilian Cañizares, Mathis Haug, Chris Dawson, Charmin Michelle, Raphaël Lemonnier, Marion Rampal, Patrick Artero, Henri Florens, Eric Luter, Philippe Baudoin, … Masterclasses et leçons avec Ron Carter, Marcus Miller, Archie Shepp, Michael Felberbaum, Pierre-Jean Gaucher, André Charlier, Benoît Sourisse, Michel Perez, Ben Monder…
Les musiciens du sextet d'Olivier LALAUZE pour le concert à Pertuis:
- Ezéquiel Célada: saxophone alto, - Alexandre Lantieri: saxophone ténor, clarinette - Romain Morello: trombone - Gabriel Manzanèque: guitare - Olivier Lalauze: contrebasse, compositions, arrangements - Stéphane Zef Richard: batterie |
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EZEQUIEL CELADA (SAXOPHONES ALTO, SOPRANO, CLARINETTE): Ezequiel Celada est né le 20 septembre 1995 à Draguignan, au sein d’une famille de musiciens. Il commence la batterie dès l'âge de sept ans et le saxophone à treize ans. Avant de rentrer au Conservatoire d'Aix à ses 15 ans, il suit des cours de saxophone et de batterie à la MJC de Martigues. A ses 17 ans il entre à l'IMFP (Institut Musical de Formation Professionnelle) et joue aussi du saxophone dans d'autres formations :Nicolas Koedinger Quintet, Made in (jazz manouche), Blue Out (jazz) avec qui il joue au Festival Jazz de Marciac, au Théâtre de la Calade en Arles, au Festival Jazz en Lubéron... |
ALEXANDRE LANTIERI (SAXOPHONE TENOR, CLARINETTE) : Alexandre Lantieri débute la clarinette enfant puis, après une incursion dans la guitare et le rock, se met au saxophone et au jazz à la fin de son adolescence. Il restera toujours proche des musiques actuelles (cofondateur de la Fada Tribu, expériences dans divers groupes de reggae) tout en suivant une formation à l'IMFP de Salon-de-Provence durant 3 ans. Titulaire du diplôme interne de l'IMFP ainsi que du MIMA, il se perfectionne dans la classe de Jean-François Bonnel au conservatoire d'Aix-en-Provence. Aujourd'hui, Alexandre met en valeur ses talents de compositeur et d'arrangeur au sein du HKBM Orchestra de Marie Gottrand. Il est aussi membre de Made In, une formation manouche aux compositions personnelles (Jazz Emergence, festival d'Avoriaz...). En parallèle à ses activités scéniques, Alexandre dirige un atelier et enseigne le saxophone à l'IMFP. |
ROMAIN MORELLO (TROMBONE) : Romain Morello découvre le trombone à travers le jazz. Il entre au Conservatoire de Marseille dans la classe de Philippe Renault, où il obtient son prix à l’unanimité en 2011. Il s’investit parallèlement dans les musiques actuelles et improvisées, et est actuellement élève au Cefedem d’Aix-en-Provence, dans le but d’obtenir le D.E. de professeur de Jazz. Au gré de ses collaborations, il se produit aux côtés de Philippe Renault, Jean- François Bonnel, Christophe Leloil, Raphaël Imbert, Nicolas Koedinger… Romain Morello se passionne également pour les grandes formations ; il fait partie du GrantOrK de Philippe Renault, du Romain Thivolle Big Band, du More Time Papa Orchestra, puis intègre en 2012 l’Attica Blues Band, où il côtoie notamment Archie Shepp, Ambrose Akinmusire et Famoudou Don Moye. Il rejoint en 2013 le Nine Spirit Brass Band de Raphaël Imbert, dans lequel il joue aussi du soubassophone. |
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GABRIEL MANZANEQUE (GUITARE) : Né en 1984 à Nouméa, Docteur en musicologie, Gabriel Manzaneque est également titulaire d’un BEM de jazz et guitare jazz. C’est dans la classe de Jean-François Bonnel qu’il rencontre Olivier Lalauze et commencent à jouer ensemble au sein d’une formation spécifiquement montée pour le cursus du conservatoire Darius Milhaud. Quelques années plus tard, et après quelques projets communs, Olivier décide alors de l’intégrer à son sextet et de partager avec lui cette aventure artistique... Gabriel est également banjoïste et se produit avec cet instrument au sein de multiples formations, allant du dixieland aux musiques improvisées, en passant par la musique folk traditionnelle. | STEPHANE « ZEF » RICHARD (BATTERIE) : Stéphane Richard, dit « Zef », commence le tambour dans l’école de musique de Dives-sur-Mer (Calvados), où il acquiert un niveau technique suffisant pour jouer dans une fanfare d’harmonie dès l’âge de 11 ans. Il étudie la batterie de 15 à 19 ans et consolide son expérience de musique d’ensemble en jouant parallèlement dans des orchestres d’harmonie, des formations jazz (trio, quartet…) et dans le Big-Band de Jazz local. Zef descend ensuite à Aix-en-Provence pour terminer ses études secondaires, et joue dans le Big-Band d’Aix-en-Provence et suit des cours avec Philippe d’Ercole et Philippe Rousselet. A 24 ans, il entre dans la classe de jazz du conservatoire d’Aix-en-Provence. Zef se consacre totalement à sa carrière de musicien jazz, multiplie les concerts, s’implique dans diverses formations musicales et entretient des collaborations artistiques prometteuses avec notamment le “JFB’s New Quartet”, où Jean-François Bonnel est leader et le Kirby Memory. Il a eu l’occasion de partager la scène avec Archie Shepp, Nicolas Peslier, Pauline Atlan, Cécile McLorin-Salvant, Philippe Baudoin, Eric Luter, Jean Dionisi, Nicolas Dary… | |
Originaire de la région, Bastien Ballaz a fait ses classes à Marseille avant de partir pour Paris il y a 10 ans. Très actif sur la scène du jazz hexagonale, on le retrouve en sideman dans les orchestres Ping Machine, le Vintage Orchestra, Le Gil Evans Paris Workshop de Laurent Cugny ou encore le Big Band de Jean-Loup Longnon. Mais c’est surtout en tant que directeur artistique du très médiatique « Amazing Keystone Big Band » qu’on le connaît, notamment pour avoir co-réalisé les réadaptations de « Pierre et le Loup et le Jazz » et du « Carnaval Jazz des Animaux ». Compositeur et arrangeur confirmé, il a délaissé aujourd'hui les grandes formations pour nous présenter, spécialement pour le Festival de Pertuis, un tout nouveau programme inédit, en compagnie d’une équipe de choc composée de trois des meilleurs jazzmen du moment !
Bastien Ballaz, qui se produisait pour la première fois en quartet sur une scène, nous a concocté un programme essentiellement composé de ses propres écritures où dans pratiquement toutes les pièces, le talent individuel de chacun des musiciens a pu apparaître au travers de leurs différentes interventions en solo. On a pu ainsi entendre, entre autres, un remarquable pianiste en la personne de Maxime Sanchez. | ![]() |
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Bastien Ballaz Quartet |
Accompagnant de quelques mots d'introduction, les différents morceaux joués, Bastien Ballaz a su donner quelques clés pour mieux situer son expression musicale. S'écartant totalement d'un jazz que l'on pourrait qualifier de très connu, Bastien Ballaz a créé quelques pièces musicales telles que Synopsis où l'on ressent une forme d'expression que l'on retrouve dans la réadaptation d'œuvres telles que le Carnaval des animaux de Camille Saint Saëns ou Pierre et le loup de Prokofiev auxquelles il a participé au sein du Keystone Big Band. Cette influence classique transparaît également dans la manière dont il joue de son trombone.
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Simon Tailleu | Gautier Garrigue | Simon Tailleu |
Cette pièce composée de quatre tableaux traduit la vie citadine trépidante de notre capitale avec ses embouteillages, son stress au quotidien, ses allées et venues dans les transports, et les moments de détente retrouvée lorsqu'enfin on se retrouve chez soi. Chacun des instruments prend le premier rôle dans un de ces tableaux pour y exprimer l'une de ces différentes situations physiques et psychologiques. Au trombone Bastien a su parfaitement traduire cette impression de stress, d'agitation désordonnée des gens pressés, tandis que le piano apporte toute la quiétude des moments d'apaisement retrouvés.
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Maxime Sanchez | Gautier Garrigue |
Le programme était composée de : |
- Four in One (Thelonious Monk) bis : |
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Bastien Ballaz |
New Orleans Drunk Party (Bastien Ballaz) |
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Entouré de ses trois excellents musiciens, Gautier Garrigue (batterie), Maxime Sanchez (piano) et Simon Tailleu (Contrebasse), Bastien Ballaz nous a offert un concert, d'une très grande qualité, autour de compositions originales traduisant une forme de jazz assez intellectuelle mais qui mérite d'être attentivement écoutée pour en apprécier l'esprit et le très grand talent de ses interprètes.
Passionné par l’écriture et l’arrangement pour grandes formations, il fonde avec ses amis Jon Boutellier, Fred Nardin et David Enhco, The Amazing Keystone Big Band. Créé en 2011, cet orchestre est aujourd'hui l'un des plus actifs sur la scène du jazz français, collaborant avec de nombreuses personnalités du jazz tel que Cécile McLorin-Salvant, Liz McComb, Michel Hausser, Bill Mobley, James Carter ou encore le légendaire Quincy Jones. |
Bastien se produit également en petite formation. Pour cette soirée c'est en quartet que l'on a pu l'apprécier aux côtés de :
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Maxime Sanchez : Il commence le piano à 4 ans en Corée du Sud. A son retour en France, il intègre une petite école de musique
à Toulouse durant son cursus élémentaire. Il y découvre le jazz ce qui le poussera à entrer au collège de Marciac (horaires aménagés). |
Simon Tailleu : Il commence la contrebasse à l’IMFP (Institut musical de formation professionnelle) de Salon de Provence. Il joue de la Contrebasse, de la basse acoustique et de la basse électrique. Il obtient le premier prix au diplôme de fin d’étude puis la médaille d’or à l’unanimité du conservatoire à rayonnement régional de Marseille. Premier Prix de groupe en concours jazz de la Défense en 2005 avec Newtopia. Deuxième Prix de groupe et Premier Prix de composition à la Défense en 2006 avec In&Out. Deuxième prix de soliste à la Défense en 2007. En 2007, il entre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe de "Jazz et Musiques Improvisées" dirigée par le contrebassiste Riccardo Del Fra. En 2009, il joue dans l'enregistrement du disque E.C.H.O.E.S. de Christophe Leloil avec Carine Bonnefoy, Raphaël Imbert, Thomas Savy, et Cedrick Bec. En 2015, il se produit au théâtre national de La Criée à Marseille dans une coproduction intitulée Cross-over fantaisies avec aVincent Peirani à l'accordéon, Paul Lay au piano et François Salque au violoncelle. | ![]() |
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Gautier Garrigue :
Batteur, guitariste né le 7 decembre 1987 à Perpignan . Diplomé du CNR de Perpignan en 2002, il décide en 2007 de s’installer à Paris où il multiplie les collaborations musicales. Yval Amilhal Ensemble (lauréat du Tremplin Jazz St Germain des près etc.) On peut ou on a pu également l’entendre aux cotés de Sophie Alour, Laurent Coq; Serge Lazarevitch, Franck Amsallem, Manuel Rocheman, Manu Codja, Alexandra Grimal etc. Il a joué en Europe, en Asie, au Canada et pour de nombreux festivals prestigieux (Marciac, Victoria Jazz Festival, Vancouver, Belgrade Jazz festival … etc.
Depuis 2008 il enseigne à la Bill Evans Piano Academy à Paris. |
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