Olivier LALAUZE Sextet
Olivier Lalauze a présenté ainsi son concert sur notre site :
« Nous avons voulu travailler autour de l'œuvre la plus célèbre du compositeur anglais Gustav Holst, intitulée The Planets (créée en 1918). Celle-ci a eu une influence considérable sur la plupart des compositeurs hollywoodiens bien connus du grand public, comme John Williams (Star Wars, Indiana Jones, Jurassic Park) ou Jerry Goldsmith (Alien, Star Trek) pour ne citer qu'eux. Le répertoire que nous proposons n'est pas une simple réduction pour sextet de cette œuvre symphonique, mais bien une interprétation, une relecture personnelle de chacune des sept pièces qui composent les Planètes, servant ainsi de base à la création. J'ai pris la décision d'arranger (et déranger!) chaque "pièce planétaire" en fonction du caractère et des symboles astrologiques qui y sont traditionnellement associés (Holst était un féru d'astrologie, comme bon nombre de personnes de son époque).
Ainsi, le spectateur (re)découvrira cette œuvre, mêlée au jazz, et au son du Olivier Lalauze Sextet. Je pense que ce spectacle pourrait atteindre un public large, et notamment trois catégories:
1) l'amateur de jazz ne connaissant pas ou peu Gustav Holst et la musique anglaise du début du XXème siècle;
2) l'amateur de musique classique, curieux d'entendre un arrangement "jazzistique" et personnel autour d'une œuvre célèbre du répertoire,
3) le public amateur de films hollywoodiens, de space opera, de science fiction et d'aventure, qui aurait l'occasion d'éveiller sa curiosité vers des styles et un compositeur qui ne font pas habituellement partie de son quotidien ».
Comme la veille avec le quartet de Bastien Ballaz, Olivier Lalauze et son sextet nous ont plongés dans un jazz plus contemporain caractérisé par une certaine recherche musicale, autour de pièces qu'il a entièrement écrites. Il s'agit là d'une musique plus "intellectuelle" que la plupart des différentes déclinaisons des styles de jazz que l'on a l'habitude d'entendre dans ce festival, de ce fait moins ressentie "physiquement" par l'auditeur et qui trouve son inspiration dans des compositeurs classiques du XXème siècle.
Gabriel Manzanèque | Ezéquiel Célada |
Alexandre Lantiéri |
Olivier Lalauze |
Romain Morello | Ezéquiel Célada |
Face à ces compositions, certains auditeurs perdent leurs références habituelles et sont alors quelque peu déroutés par ce qu'ils entendent. Cependant, si l'on veut bien faire l'effort d'entrer dans l'univers proposé par le compositeur, on sera plus à même d'écouter cette musique en y associant des images et des sensations issues à la fois de nos propres imaginaire et culture et d'en avoir ainsi une écoute personnalisée.
Pour ce type de concert, il est très profitable d'avoir préalablement pris connaissance du sens que le compositeur veut donner à son œuvre. Olivier Lalauze aurait sans doute dû donner oralement quelques éléments supplémentaires permettant à l'auditeur de se mettre en phase avec ce qu'il est sur le point d'entendre, éléments qui figuraient d'ailleurs sur le site web du festival. Au regard de ces informations on peut alors apprécier à sa juste valeur la manière dont Olivier Lalauze a revisité, l'œuvre de Gustav Holst en nous invitant telle la sonde "Voyager" à parcourir le système solaire de la plus proche des planètes de notre étoile jusqu'aux confins de ce dernier. On croisera ainsi tour à tour :
•Mercure, le messager ailé,
•Vénus, celle qui apporte
la paix, également déesse romaine de l'amour,
•Mars, celui qui apporte la guerre : Morceau très chaotique, les dissonances, la violence rythmique, renvoient très nettement à la guerre (Mars étant le dieu romain de la guerre), parfaitement rendu par le trombone,
•Jupiter, celui qui apporte la gaieté, sans doute le morceau, le plus festif,
•Neptune, le mystique, morceau traduisant les confins de notre système solaire, donnant une impression très angoissante de l'infini, digne des films de science fiction tel que 2001 Odyssée de l'espace.
"Jupiter" celle qui apporte la joie |
Une réécoute de l'œuvre de Holst permet d'apprécier la manière dont Olivier Lalauze s'est inspiré et a transposé, pour son sextet, ces morceaux écrits pour un orchestre symphonique, accentuant ici le caractère festif de Jupiter, là l'aspect lointain et angoissant de Neptune, grâce au rôle attribué aux six instruments, en chorus ou en différentes combinaisons.
Un talent d'écriture affirmé, servi par de très bons musiciens, Olivier Lalauze, a eu le mérite, de nous présenter un programme d'une très grande originalité stimulant notre imaginaire et réveillant en nous quelques références musicales (Gustav Holst), cinématographiques et littéraires (Ray Bradbury) relatives aux fantasmes que nous inspirent les planètes. Des pièces à écouter et à réécouter avec une très grande attention pour en décoder à la fois la richesse intrinsèque et la manière dont les thèmes initiaux ont été génétiquement modifiés par leur passage au travers des différents styles de jazz appliqués.
Biographie des musiciens
Olivier Lalauze a commencé à jouer de la musique à l’âge de douze ans en tant que guitariste. Après une première jeunesse influencée par le rock, il découvre le jazz grâce à l’un de ses professeurs qui lui fait écouter Django Reinhardt. Viendront ensuite Charlie Parker, John Coltrane, Miles et tous les autres… En 2005, il entre à l’Institut Musical de Formation Professionnelle (IMFP) de Salon de Provence où, pendant 3 ans, il suit des cours avec Michel Zenino, Mario Stantchev, etc. Il y obtient le MIMA en 2007, et y suit également des cours d’arrangement avec Gérard Maurin.
Depuis 2008, il se consacre entièrement à la contrebasse. Après quelques cours avec Michel Zenino, Olivier Lalauze entre au conservatoire d’Aix-en-Provence dans la classe de Jean-François Bonnel, où il obtiendra le DEM en 2013. En plus d’être leader du sextet, Olivier est membre du JFB’s New 4tet de Jean- François Bonnel (depuis 2010), du Tribute to Ornette Coleman avec Raphaël Imbert, Jean-François Bonnel et Mourad Benhammou, du Christine Lutz 4tet, du More Time Papa Orchestra (avec Eric Luter) et de la Compagnie Nine Spirit. S’est produit sur scène aux côtés de Jean-François Bonnel, Cécile McLorin- Salvant, Archie Shepp, Christophe Leloil, Cedrick Bec, Nicolas Dary, Daniel Huck, Sarah Quintana, Monica Passos, Yilian Cañizares, Mathis Haug, Chris Dawson, Charmin Michelle, Raphaël Lemonnier, Marion Rampal, Patrick Artero, Henri Florens, Eric Luter, Philippe Baudoin, … Masterclasses et leçons avec Ron Carter, Marcus Miller, Archie Shepp, Michael Felberbaum, Pierre-Jean Gaucher, André Charlier, Benoît Sourisse, Michel Perez, Ben Monder…
Les musiciens du sextet d'Olivier LALAUZE pour le concert à Pertuis:
- Ezéquiel Célada: saxophone alto, - Alexandre Lantieri: saxophone ténor, clarinette - Romain Morello: trombone - Gabriel Manzanèque: guitare - Olivier Lalauze: contrebasse, compositions, arrangements - Stéphane Zef Richard: batterie |
EZEQUIEL CELADA (SAXOPHONES ALTO, SOPRANO, CLARINETTE): Ezequiel Celada est né le 20 septembre 1995 à Draguignan, au sein d’une famille de musiciens. Il commence la batterie dès l'âge de sept ans et le saxophone à treize ans. Avant de rentrer au Conservatoire d'Aix à ses 15 ans, il suit des cours de saxophone et de batterie à la MJC de Martigues. A ses 17 ans il entre à l'IMFP (Institut Musical de Formation Professionnelle) et joue aussi du saxophone dans d'autres formations :Nicolas Koedinger Quintet, Made in (jazz manouche), Blue Out (jazz) avec qui il joue au Festival Jazz de Marciac, au Théâtre de la Calade en Arles, au Festival Jazz en Lubéron... |
ALEXANDRE LANTIERI (SAXOPHONE TENOR, CLARINETTE) : Alexandre Lantieri débute la clarinette enfant puis, après une incursion dans la guitare et le rock, se met au saxophone et au jazz à la fin de son adolescence. Il restera toujours proche des musiques actuelles (cofondateur de la Fada Tribu, expériences dans divers groupes de reggae) tout en suivant une formation à l'IMFP de Salon-de-Provence durant 3 ans. Titulaire du diplôme interne de l'IMFP ainsi que du MIMA, il se perfectionne dans la classe de Jean-François Bonnel au conservatoire d'Aix-en-Provence. Aujourd'hui, Alexandre met en valeur ses talents de compositeur et d'arrangeur au sein du HKBM Orchestra de Marie Gottrand. Il est aussi membre de Made In, une formation manouche aux compositions personnelles (Jazz Emergence, festival d'Avoriaz...). En parallèle à ses activités scéniques, Alexandre dirige un atelier et enseigne le saxophone à l'IMFP. |
ROMAIN MORELLO (TROMBONE) : Romain Morello découvre le trombone à travers le jazz. Il entre au Conservatoire de Marseille dans la classe de Philippe Renault, où il obtient son prix à l’unanimité en 2011. Il s’investit parallèlement dans les musiques actuelles et improvisées, et est actuellement élève au Cefedem d’Aix-en-Provence, dans le but d’obtenir le D.E. de professeur de Jazz. Au gré de ses collaborations, il se produit aux côtés de Philippe Renault, Jean- François Bonnel, Christophe Leloil, Raphaël Imbert, Nicolas Koedinger… Romain Morello se passionne également pour les grandes formations ; il fait partie du GrantOrK de Philippe Renault, du Romain Thivolle Big Band, du More Time Papa Orchestra, puis intègre en 2012 l’Attica Blues Band, où il côtoie notamment Archie Shepp, Ambrose Akinmusire et Famoudou Don Moye. Il rejoint en 2013 le Nine Spirit Brass Band de Raphaël Imbert, dans lequel il joue aussi du soubassophone. |
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GABRIEL MANZANEQUE (GUITARE) : Né en 1984 à Nouméa, Docteur en musicologie, Gabriel Manzaneque est également titulaire d’un BEM de jazz et guitare jazz. C’est dans la classe de Jean-François Bonnel qu’il rencontre Olivier Lalauze et commencent à jouer ensemble au sein d’une formation spécifiquement montée pour le cursus du conservatoire Darius Milhaud. Quelques années plus tard, et après quelques projets communs, Olivier décide alors de l’intégrer à son sextet et de partager avec lui cette aventure artistique... Gabriel est également banjoïste et se produit avec cet instrument au sein de multiples formations, allant du dixieland aux musiques improvisées, en passant par la musique folk traditionnelle. | STEPHANE « ZEF » RICHARD (BATTERIE) : Stéphane Richard, dit « Zef », commence le tambour dans l’école de musique de Dives-sur-Mer (Calvados), où il acquiert un niveau technique suffisant pour jouer dans une fanfare d’harmonie dès l’âge de 11 ans. Il étudie la batterie de 15 à 19 ans et consolide son expérience de musique d’ensemble en jouant parallèlement dans des orchestres d’harmonie, des formations jazz (trio, quartet…) et dans le Big-Band de Jazz local. Zef descend ensuite à Aix-en-Provence pour terminer ses études secondaires, et joue dans le Big-Band d’Aix-en-Provence et suit des cours avec Philippe d’Ercole et Philippe Rousselet. A 24 ans, il entre dans la classe de jazz du conservatoire d’Aix-en-Provence. Zef se consacre totalement à sa carrière de musicien jazz, multiplie les concerts, s’implique dans diverses formations musicales et entretient des collaborations artistiques prometteuses avec notamment le “JFB’s New Quartet”, où Jean-François Bonnel est leader et le Kirby Memory. Il a eu l’occasion de partager la scène avec Archie Shepp, Nicolas Peslier, Pauline Atlan, Cécile McLorin-Salvant, Philippe Baudoin, Eric Luter, Jean Dionisi, Nicolas Dary… | |