Depuis sa création, le Keystone Big Band a eu l’occasion de collaborer et d’écrire de la musique pour des artistes de renommée internationale tels que : Quincy Jones, James Carter, Didier Lockwood, RhodaScott, Stochelo Rosenberg, Liz McComb, Michel Hausser, Thomas Dutronc, Bill Mobley, Cécile McLorin Salvant, ZAZ, Madeleine Peyroux, Ibrahim Maalouf, etc.

Pour cette soirée, Rhoda Scott sera associée à ce superbe orchestre. Grâce à sa mémoire musicale exceptionnelle, elle connaît plus de mille morceaux par coeur et compose souvent la majeure partie de son répertoire au feeling. Forte de son charisme, sa voix prodigieuse, ses explications savoureuses (elle commente toujours les morceaux qu’elle va jouer), Rhoda Scott enthousiasme un large public à travers le monde entier depuis quatre décennies. Nul doute que la magie opérera à nouveau en cette soirée du 7 aôut.

♦ Rhoda Scott est née en 1938 aux États-Unis, à Dorothy, dans le New Jersey. Drôle de trajectoire pour cette femme qui grandit dans une famille pieuse de sept enfants, au fil des déménagements imposés par son père, pasteur itinérant dans les églises du New Jersey. Ses deux parents jouaient du piano, dont les logements des presbytères étaient systématiquement pourvus. Mais l’enfant de 8 ans se passionna pour un instrument mystérieux, inventé une décennie plus tôt : un orgue Hammond.

«  Je suis allée le voir quand l’église était vide. En enfonçant les touches, aucun son ne sortait. J’ai réussi à le mettre en marche puis, en manipulant les boutons, j’ai pu actionner les deux claviers. C’était fascinant. Mais il y avait un troisième clavier au sol. C’est alors que j’ai enlevé mes chaussures, pour le tâter de mes pieds. »

Ave maria

    Autodidacte jusqu’à  17 ans et demi, Rhoda Scott jouait des gospels, des negro spirituals, des cantiques, les succès de Broadway, les tubes de Ray Charles, Chuck Berry ou Little Richard qui passaient à la radio. Alors qu’elle écume les salles au sein d’un trio, une rencontre va transformer sa vie. La légende du jazz, le pianiste et chef d’orchestre Count Basie (1904-1984), la remarque lors d’un bal à Newark.

 « Je jouais pendant les entractes de l’orchestre de Count Basie qui était la tête d’affiche. Il est venu nous écouter et m’a proposé de venir jouer dans son club de jazz, à Harlem. Une grande opportunité pour moi car New York, c’est New York »,

    Et c’est dans ce club à Harlem qu’Eddie Barclay et son complice Raoul Saint-Yves, toujours à l’affût de nouveaux talents, lui proposent de venir à Paris, où ce dernier l'engage dans son cabaret du quartier latin, le Bilboquet, à partir de juillet 1968.

The sun died

L'année suivante paraît sur Barclay (maison française d'édition de disques fondée vers 1954 par Eddie Barclay) un premier album 33-tours, "Take The Ladder", sur lequel elle reprend des standards de jazz aussi bien que des thèmes de West Side Story ou sa composition Take a Ladder. Elle enregistre et se produit généralement avec le seul soutien du batteur Daniel Humair, produisant elle-même les basses grâce au pédalier d'orgue. C'est pourquoi elle a pris l'habitude de se déchausser pour jouer, ce qui lui a valu le surnom de "The Barefoot Lady", (La femme aux pieds nus), formule marketing qui inspirera le bon mot du contrebassiste Luigi Trussardi : « Elle a l’orteil absolu. »
Le succès est immédiat, aussi bien critique que populaire.

Summertime

  En1969, elle épouse Raoul Saint-Yves, le directeur du Bilboquet.  C’est pendant cette période qu’elle fera la rencontre de Gilbert Bécaud. Elle fait la première partie de « Monsieur 100 000 volts » à l’Olympia.

«  J’étais morte de trac. Il venait s’asseoir à côté de moi avant que le rideau ne s’ouvre pour me donner du courage. Il a été très important dans ma carrière J’arrivais de mon New Jersey, et se produire à l’Olympia, c’est très différent des clubs de jazz   »,

  Rhoda Scott produira ainsi une trentaine d'albums entre 1969 et 2009, où l'on retrouve l'extrême variété des styles musicaux qui ont imprimé sa jeunesse mêlant variété, jazz, classique, negro-spirituals etc.... Mais son dernier projet est certainement le plus abouti. Créé en 2004, à l'occasion du Festival de Vienne 2004, le Lady Quartet associe Rhoda Scott aux meilleures musiciennes françaises du moment, Lisa Cat-Berro (sax alto), Sophie Alour (sax ténor) et Julie Saury (batterie). La tournée actuelle s’appuie même sur un bel album, We Free Queens (2017).

« Jouer avec ces jeunes consœurs m’a stimulée et j’ai appris beaucoup d’elles, dit l’organiste. Après les concerts, des spectatrices me disent aussi que ça leur fait du bien, et que nous sommes des modèles possibles pour leurs filles. »

Installée à Chartres après avoir longtemps habité un village du Perche, la Franco-américaine (elle a la double nationalité) peut aborder sa huitième décennie avec un sentiment de plénitude artistique.

Rhoda Scott - Jazz à la Vilette 2018

The Amazing Keystone Big Band - Jazz à Vienne 2014 - Stockholm Sweetin'

The Amazing Keystone Big Band, Victoire du Jazz du meilleur orchestre de l’année en 2018, connu notamment pour ses adaptations jazz de « Pierre et le Loup » et du « Carnaval des Animaux », invite Rhoda Scott pour ce concert exceptionnel. Ils interprèteront un répertoire très varié, allant des plus grands succès du Thad Jones Mel Lewis Orchestra (big band créé par le trompettiste Thad Jones et le batteur Mel Lewis à New York en 1965), en passant par de beaux standards de jazz, sans oublier de la musique originale composée pour l’occasion. Une rencontre festive pour un concert explosif à ne rater sous aucun prétexte !.

Considéré, en France, comme une référence dans le monde du jazz, Claude Bolling, nous a quittés le 29 décembre 2020 à l'âge de 90 ans. Disciple de Duke Ellington, il a dirigé à partir de  1956 un superbe big band jusqu'en 2014 où il s'est retiré de la scène. Mais le big band, fort de ses succès internationaux, a continué de se produire sous l’oeil bienveillant du maître. Il a alors confié le piano à Philippe Milanta et transmis la direction de l'orchestre à Vincent Cordelette et jusqu'à sa disparition il a pris plaisir à écouter "ses gars" (comme il les appelait).

Aujourd'hui, le Claude Bolling Big Band vous propose un concert avec des solistes hors du commun, des musiciens fidèles depuis des décennies, des artistes qui ont à coeur de faire vivre le Jazz, façon Bolling, une musique accessible à tous les publics.
Cette formation unique, de par sa longévité et par les artistes qu’elle réunit, représente une page de l’histoire du Jazz.

♦ Claude Bolling

   Le parcours musical de Claude Bolling ne se résume pas uniquement à son big band, et lorsque, dans cette période de pandémie et de privation de spectacles en tous genres, on commence à se plonger dans la biographie de ce musicien hors pair, on est envoûté par le foisonnement des noms des célébrités prestigieuses du monde du spectacle et du cinéma  qui ont associé  leur talent  à celui de ce compositeur très prolixe. De nombreuses images reviennent alors en "flash back" devant nos yeux pour nous offrir  le spectacle virtuel que nos souvenirs peuvent engendrer à l'évocation de ces grands noms désormais enracinés dans notre patrimoine culturel.

Jazzomania

Au début de sa carrière dans les années 50 Claude Bolling fréquente, avec son grand ami Boris Vian, les établissements à la mode de Saint-Germain, tels que le Club Saint-Germain, le Vieux Colombier, le Caveau de la Huchette… autant de lieux emblématiques d'une activité « jazzistique » intense. Boris Vian, qui le surnomme alors «Bollington» lui demande d'écrire les arrangements de ses Chansons "Possibles et Impossibles" et lui ouvre les portes de la variété et de la direction musicale pour de nombreuses stars.

Minor Swing

Ceci le conduira à écrire pour  Sacha Distel, Jacqueline François, Juliette Gréco, Henri Salvador, Brigitte Bardot pour laquelle il a arrangé la chanson culte de Rivière et Bourgeois, La Madrague. Il créé également le groupe vocal Les Parisiennes (L'Argent ne fait pas le Bonheur, Il fait trop beau pour travailler...). Parallèlement à ses succès dans le monde de la variété, Il devient l’une des personnalités les plus en vue du monde du jazz, sollicité par les solistes américains de passage en France, recherché pour participer aux concerts de Rex Stewart, Buck Clayton, Lionel Hampton, Albert Nicholas, Roy Eldridge…
    Et son éclectisme ne s'arrête pas là, on lui doit aussi une centaine de musiques de films comme celles de Borsalino et Flic Story réalisé par Jacques Deray, Le Magnifique de Philippe de Broca, Lucky Luke de Goscinny et Morris ou encore Le Mur de l'Atlantique de Marcel Camus, l'avant-dernier rôle de Bourvil. Il compose également pour la télévision :  le thème des Brigades du Tigre de Jérôme Cornuau, - L'Etrange Monsieur Duvalier - La Garçonne... et le générique des Rendez-Vous du Dimanche, la première émission dominicale de Michel Drucker dans les années 70.

Mexican paradise

Philippe MILANTA (né le 30 mars 1963) est un pianiste, organiste, compositeur et arrangeur français de jazz. De 1976 à 1987, il joue dans diverses formations dans la région de Marseille dont celle de Lionel Belmondo et Stéphane Belmondo. Il s'installe à Paris en 1987. Il forme son propre trio (piano, contrebasse, batterie) en 1989. Parallèlement, il est aussi le pianiste attitré de nombreuses formations de jazz notamment celles de Guy Lafitte, Gérard Badini, Spanky Wilson, de Glenn FERRIS Pentessence Quintet (depuis sa création en 2004), de Laurent MIGNARD Duke Orchestra (depuis sa création en 2003) dédié à la musique de Duke Ellington et plus récemment celui du Big Band de CLaude Bolling (depuis 2014).

En 1996, il obtient le prix Sidney Bechet de l'Académie du Jazz. Cette dernière lui décerne le Prix Jazz Classique 2015 ainsi qu'à André Villéger pour leur CD "For Duke And Paul".

Vincent CORDELETTE est né le 6 Avril 1961 à Dreux, où il entreprend des études de percussions classiques et de saxophone à l'âge de 12 ans. Il y découvre également le jazz au sein du Big Band du conservatoire et remporte un premier prix de percussion. En 1983, ses premiers engagements professionnels le conduisent dans les clubs de jazz parisiens. Spécialiste du grand orchestre, il se retrouve au sein des Big Bands du vibraphoniste Dany, du trompettiste américain Sonny Grey, du saxophoniste Gérard Badini entre autres. Remarqué en 1985 par Claude Bolling, celui-ci l'engage comme batteur, Il participe avec lui à de nombreux concerts internationaux, en trio ou en Big Band. Depuis son retrait de la scène, fin 2013, Claude Bolling lui confie la direction musicale et artistique de son grand orchestre et c'est ainsi qu'aujourd'hui il dirige ce Big Band tout en assurant son rôle de batteur.

Claude Bolling Big Band - Rocking March

Programmé pour l'édition 2020 de notre festival et annulé pour cause de pandémie, la participation du Claude Bolling Big Band au Festival de Pertuis cette année, revêt un caractère d'autant plus émouvant que Claude Bolling nous a quittés le 29 décembre dernier.
Son orchestre aura à coeur de lui rendre l'hommage qu'il mérite.

Les Quatre Vents - Deval Time

Les Quatre Vents - La Baie des Singes

Perrine Mansuy et Christophe Leloil sont à l'origine du projet "Les Quatre vents" qui vous sera présenté en ce début de soirée du 7 août.

Le vent dont il est question pourrait-il être ce bon vieux mistral qui libère le ciel des nuages et autorise ce bleu si pur? Ou comme dans le titre du contrebassiste Pierre Fenichel, “Libeccio”, ce vent chaud, venu du sud, de Corse.

Quelles que soient les sources d'inspiration de ces musiciens, vous apprécierez la qualité des 9 compositions de ce projet qui devraient réjouir les amateurs d'un jazz contemporain de très grande qualité.

Depuis 2011 l’Umlaut Big Band, orchestre de 14 musiciens virtuoses, poursuit un travail qui vise à mettre en avant les arrangeurs/créateurs de la musique pour Big Band, un format qui se prête idéalement à des explorations sonores riches, et offre un dialogue entre une longue tradition liée au jazz et des formes d’invention contemporaines. Avec un répertoire de plus de 200 morceaux et 4 albums parus en 6 ans, Umlaut Big Band s’est d’abord principalement concentré sur le jazz des années 1920 à 1940 (Don Redman, Fletcher Henderson, Duke Ellington, Benny Carter… ou thématique du jazz en Europe).

Les musiciens du UMLAUT BIG BAND sont réunis depuis 2011 à l’initiative du collectif et label de musiques contemporaines et improvisées, Umlaut  Records. Sous la direction de Pierre-Antoine Badaroux, ils ont développé un répertoire unique de plus de 200 arrangements d’époque pour certains très rares, fruit d’une méticuleuse recherche historique et musicologique, et d’un travail de « re-création », transcriptions et réarrangements à la manière des musiciens baroques.

Down south camp meeting (1)

Ce répertoire ne se limite pas aux incontournables big bands américains de Fletcher Henderson, Artie Shaw, Benny Goodman, Benny Carter, Don Redman, Jelly Roll Morton, Duke Ellington ou encore Chick Webb, il comprend aussi du swing européen, celui des orchestres de Jack Hylton, Fud Candrix, Léo Vauchant, Jo Bouillon, et bien d’autres, injustement méconnus...

Drop me off in Harlem (2)

Très actif dans son developpement, le big band vient de sortir son quatrième album, The King of bungle bar, sous le label Umlaut Records : un live consacré au swing et à la carrière de Don Redman qui a reçu de nombreuses distinctions (Prix Coup de cœur Jazz 2018 de l’Académie Charles Cros, mentions Indispensable Jazz News, Élu Citizen Jazz, ****Jazz Magazine, HIT ! Couleurs Jazz, OUI ! Culture Jazz).

The King of Bungle Bar (3)

(1)-Down South Camp Meetin' écrit par Irving Mills, Fletcher Henderson.

(2)-Drop Me Off in Harlem" composé en 1933 par Duke Ellington, paroles écrites par Nick Kenny.

(3)-Idole de Duke Ellington et grand architecte de l’écriture de partitions pour big bands, Don Redman (1900-1964) est un saxophoniste et un arrangeur inclassable, généreux et génial. Surnommé The little giant of jazz à cause sa petite taille et son immense talent, Don Redman est un véritable pionnier : son concept d’organisation des grands orchestres de jazz sera la fondation des très populaires big bands de swing des années 30-40, il est aussi le premier musicien noir-américain à tourner en Europe avec son big band, après-guerre.

UMLAUT Big Band - "Hyde park"- Duke Ellington

UMLAUT Big Band - "Whiteman Stomp" de Fats Waller, Jo Trent - arr. Don Redman

S’il s’est d’abord principalement concentré sur le jazz des années 20-40, l’orchestre a toujours su sortir des sentiers et thèmes rebattus pour oser un répertoire pointu, composé de découvertes et interprété avec brio par 14 musiciens issus de la nouvelle vague du jazz français.

Avec ce grand projet, ils proposent de sortir de l’oubli l’oeuvre passionnante de Mary Lou Williams et, en cette soirée du 5 août de vous faire partager leur rencontre avec celle-ci.