Bolden Buddies Little Big Band
♦ Cette formation montpelliéraine, s'est spécialisée dans l'interprétation rigoureuse des arrangements originels des Big Band de jazz des années 20 & 30 emmenés par Duke Ellington, Fletcher Henderson, King Oliver et bien d'autres. Ce groupe de quatorze musiciens sait aussi faire la part belle à l'improvisation collective en jouant le style traditionnel de la Nouvelle-Orléans. Sans doute leur patronyme fait référence à Bolden Buddy, musicien cornettiste considéré comme l'inventeur du jazz, avec l'idée sous jacente de lui rendre hommage en jouant sur le mot buddy qui signifie familièrement "pote" en anglais (ce qui donne littéralement : "Le petit big band des potes de Bolden").
Bolden Buddies Little Big Band |
"I am crazy about my baby"
(Jimmy Rushing & Count Basie Orchestra) blues de 1939
"East Saint Louis Toddle-OO" (Duke & Bubber Miley 1926)
Cette soirée consacrée au jazz "Nouvelle Orléans" a dû enchanter les amateurs de ce style de musique. En cette deuxième partie de soirée, les "Bolden Buddies" ont été très appréciés du public. Leur approche de ce style de jazz donne vie à une musique fraîche et toujours renouvelée où l'inspiration de chacun des musiciens se nourrit du jeu des autres musiciens et de la chaleureuse interaction avec le public et les danseurs de swing qui ne sont jamais très loin comme en témoigne la vidéo ci-dessous.
"Egyptian Ella"
"Deep Henderson"
Le lecteur ci-dessous, mis à disposition par ce groupe, vous permet de prolonger le plaisir d'écouter ces musiciens, à travers les titres de leur disque. Leur prestation sur la scène du festival de Pertuis a été d'une très grande qualité et a conclu cette soirée "Jazz New Orleans" de très belle manière en interprétant des pièces musicales tirées d'un répertoire allant
des années 1905 à 1940.
Parmi les titres disponibles, vous pourrez écouter des succès de Duke Ellington "Echoes of Harlem" (1936), "Double Chek Stomp" (1930), Artie Shaw "Everything is jumping" (1940), Benny Carter & Irving Mills "Blues in my heart" (1931), Cole Porter "Begin the beguine" (1935), King Oliver "Deep Henderson" (1926), Walter Doyle "Egyptian Ella" (1930), Clarence Muse/Louis Armstrong "When it's sleepy time down south" (1931)....
Buddy BOLDEN
De toute évidence, le jazz n’a pas été créé par une seule personnalité. Pourtant, Buddy Bolden semble être considéré comme la première légende du jazz. Charles Joseph "Buddy" Bolden (1877-1931) fut un cornettiste afro-américain, considéré par ses contemporains comme une figure clé du développement d'un style de musique ragtime à la Nouvelle-Orléans, tout d'abord nommé "jass" et qui portera plus tard le nom de jazz. Il est ainsi reconnu comme étant le premier grand musicien de l'histoire du jazz.
Bolden n'était pas gêné par le fait que, comme beaucoup de ses contemporains, il ne savait pas lire la musique. Au lieu d'imiter d'autres cornettistes, il joue ce qu'il entend "à l'oreille" et l'adapte à son cor. En 1895, il fonde ce qui peut être considéré comme le premier ensemble de jazz, composé d'une contrebasse, d'une batterie, d'un trombone à valves, d'une clarinette, d'une guitare et, bien sûr d'un cornet. Sa musique était éclatante autant que capricieuse, et n'avait pas grand chose à voir avec le son doux et docile des autres groupes de la ville. Elle tenait à la fois du son des fanfares, du blues, des spirituals de la musique militaire et de styles plus traditionnels (polkas, marches funèbres et ragtime). Le résultat était tout simplement inimitable. Ceux qui l'ont entendu jouer s'accordent pour dire que la puissance de son cornet, ses rythmes saccadés et ses mélodies teintées de blues associés à son génie de l'improvisation rendaient sa musique unique parmi les styles en vogue à l'époque, notamment le ragtime et la musique des fanfares de cuivres.
La popularité de Bolden n’a pas été contestée à la Nouvelle-Orléans jusqu’au milieu de la première décennie du XXe siècle, lorsque sa santé a soudain commencé à se détériorer. En 1906, il commença à se plaindre de maux de tête intenses. Il a rapidement perdu sa capacité de jouer et en avril de l'année suivante, il a été interné dans un hôpital psychiatrique où il vivra pratiquement jusqu'à sa mort.
Alors que Bolden atteignait son apogée à la fin des années 1890, la pratique de l'enregistrement en était encore à ses balbutiements. Bien que son tromboniste Willie Cornish se soit rappelé avoir fabriqué un cylindre de phonographe avec la bande de Bolden, il n’existe aucune copie connue de celui-ci. On connaît plus d'informations factuelles sur ses contemporains que sur Bolden lui-même, dont beaucoup semblent avoir ressenti le besoin de préserver sa mémoire en parlant de lui et en chantant ses louanges. Même Jelly Roll Morton, qui se disait inventeur du jazz, a qualifié Bolden de «trompette la plus puissante du monde» et lui a rendu hommage en enregistrant «Buddy Bolden Blues» probablement issu d'une composition de Cornish.