Big One Big Band
♦ Le Big One jazz Big Band, dirigé par Stan Laferrière est composé de la plupart des meilleurs solistes de l’hexagone. Ce grand orchestre aux influences multiples explore, depuis sa création, toutes les pistes tracées par l’histoire du jazz. Il en ouvre de nouvelles en créant des projets transversaux, mêlant notamment le jazz avec la musique classique. Affichant une parfaite connaissance et un profond respect de la tradition du big band cohabitant avec un désir de création, Stan Laferrière nous propose, ce soir un programme dédié à l’histoire du jazz associée aux Big Bands: « A Big band jazz saga ».
Stan Laferrière |
Stan Laférriere est né le 7 Mai 1962 à Paris. Très tôt en contact avec le monde musical ; son père est musicien, sa mère mélomane, il entre au conservatoire à 7 ans, où il va poursuivre ses études classiques au CNR de Paris jusqu’à l’obtention de son prix en 1980 et de son baccalauréat musical la même année. Il prendra dans le même temps des cours particuliers avec le concertiste Pierre Baubet-Gony, avec lequel il jouera le concerto pour 2 pianos de Vivaldi en audition à la salle Pleyel à l’âge de 12 ans. Parallèlement à ces études purement classiques, il étudie le piano jazz, et crée en 1982 un septet avec lequel il enregistre son premier album en tant que leader.
A partir de cette période, il va jouer, enregistrer, et écrire des orchestrations pour des musiciens d’univers très différents, tels que, Claude Bolling, Michel Legrand etc.. Il a participé à plus de 100 disques ou Cd’s, et a été récompensé à 7 reprises par l’académie du jazz, et une fois par les Django d’or.
Connu pour ses talents de polyinstrumentiste, Stan Laferrière est aussi un arrangeur et un compositeur original.
« A BIG BAND JAZZ SAGA »
L’orchestre retrace l’histoire du Big Band de 19015 à 1980, au travers de 20 compositions originales qui rendent hommage aux plus prestigieux Big Bands, chefs d’orchestres et orchestrateurs.
Le Big Band est au jazz, ce que l’orchestre Symphonique est à la musique classique : Un format d’orchestre abouti, offrant aux arrangeurs une palette de sons, d’instruments variés, permettant une multitude de combinaisons, de mariages sonores et de nuances. Principalement dévolu à la danse (des années 20 à 40), le Big Band va être également un support idéal pour les compositeurs et orchestrateurs audacieux désirant développer une musique plus sophistiquée.
Cette soirée rend hommage aux créateurs géniaux, qui ont su par leur talent et leur inventivité, donner ses lettres de noblesse à un format d’orchestre qui fait encore référence dans le jazz du 21ème siècle.
L’histoire du jazz commence aux alentours de 1900. Trois principaux courants musicaux de la fin du 19ième siècle vont aboutir à sa naissance: les work songs et gospels, le blues et le ragtime. « Dirty rag »
Dirty Rag | |
Plusieurs sources s'accordent à dire que l'histoire du Big Band débute avec Fletcher Henderson au cours des années 1920. Le chef d'orchestre et arrangeur afro-américain forme un premier grand orchestre en 1924. La structure novatrice qu’il développe avec son arrangeur Don Redman comprend trois sections (anches, trombones et trompettes) et un trio ou quartet rythmique (batterie, basse, piano, banjo ou guitare acoustique). Au sein de ces formations, brillent souvent un ou plusieurs solistes. « L’oreille Est Hardie »
Au début (1924), on peut y entendre 2 cornets, 1 trombone et 3 anches (les 3 saxophonistes jouent de la clarinette), puis assez vite dés la fin des années 20, 3 cornets, 2 trombones, puis 3 et 4 anches. Dans le même temps, certains orchestres à l’instrumentation plus réduite, comme le « Gang » de Bix Beiderbecke à Chicago, produisent une musique élaborée, mais qui laisse encore une large place à l’improvisation collective. « To Bix »
Le Big One en formation réduite Pour "Dirty Rag" tels que les Big bands se présentaient au début du 20ème siècle |
Bientôt la batterie, avec l’invention de la pédale charleston aux alentours de 1926, apporte un nouveau balancement très caractéristique du swing. Le tempo joué sur la charleston est popularisé par des batteurs comme Lionel Hampton, Gene Krupa ou Joe Jones, pour ne citer qu’eux.
La contrebasse et la guitare évincent progressivement le banjo et le tuba.
Nous sommes à l’aube des années 30, Le BIG BAND est né !
Le rythme à 2 temps des premiers styles de jazz (qui venait principalement des marching bands de la Nouvelle-Orléans), semble s’épuiser vers la fin des années 20. A Harlem et plus encore à Kansas City, une forme nouvelle se développe en 1928 /29. La période « swing » commence. Le jazz passe à 4 temps, l’accent étant mis de manière égale sur tous les temps. C’est aussi le style Riff (une phrase répétée plusieurs fois sur des harmonies différentes). La formation de Bennie Moten et les orchestres de Count Basie et de Jay Mc Shann en sont les plus illustres représentants.
« Jumpin’ Count »
Les années 30 commencent mal en Amérique : le krach de Wall Street de 1929 est l'amorce d'une crise économique sans précédent qui durera jusqu'en 1934. Elle n'est évidemment pas sans conséquences sur les musiciens, en particulier s'ils sont noirs. Beaucoup d'entre eux sont forcés de changer de profession tandis que les orchestres licencient leurs employés et que les maisons de disques font faillite. Pourtant, même si Duke Ellington fait référence à la crise en enregistrant Wall Street Wail le 10 décembre 1929, son orchestre continue de jouer au Cotton Club. Ceux qui le peuvent tentent d'oublier leurs soucis en se ruant dans les clubs. Là, ils veulent du spectacle, de la danse, de l'exotisme, une musique gaie, éclatante, qui va chasser pour un soir leur angoisse. « Slap That Band »
Slap that band | |
En réponse à cette demande populaire, le jazz se transforme : le blues exprimant la douleur d'un peuple s’efface au profit d'un répertoire composé essentiellement de chansons (souvent tirées de comédies musicales jouées à Broadway). Même si la musique est maintenant écrite sur des partitions, l'improvisation reste au cœur du jazz, elle se développe même, portée par ce nouveau support organisé qu'est le Big Band. Grâce à ces talentueux solistes que furent Coleman Hawkins « Crazy Moon » , Johnny Hodges, Lester Young et tant d’autres, l'esprit du jazz perdure tandis que le recours aux arrangements orchestraux enrichit considérablement la palette sonore. Des arrangeurs comme Fletcher Henderson, Don Redman, Sy Oliver ou Benny Carter, deviennent rapidement des personnages aussi indispensables que les solistes et c'est Don Redman lui-même qui, dès 1931, va définir la structure des 4 sections d'un big band moderne : 4 saxophones (un cinquième viendra s'y adjoindre en 1933 chez Benny Carter), 3 trompettes, 3 trombones et une section rythmique constituée d'un piano, d'une guitare, d'une contrebasse et d'une batterie.
En 1932, tirant la leçon des grands orchestres noirs en vogue, le clarinettiste et chef d'orchestre blanc Benny Goodman décide de constituer lui aussi un Big Band. Grâce à ses émissions de radio sur NBC, il cristallise sur son nom la vogue du courant Swing : cette musique au tempo enlevé et à la pulsation régulière. Aidé par Fletcher Henderson qui vient de dissoudre son orchestre et qui est recruté comme arrangeur, Benny Goodman apporte au jazz une reconnaissance et une popularité qu'il n'a jamais connue auparavant. Il va s'entourer des meilleurs musiciens blancs de l'époque, dont le spectaculaire batteur Gene Krupa qui n'est pas pour rien dans le succès de l'orchestre. Benny Goodman sera sacré Roi du Swing au Carnegie Hall en 1938. « Swing, Swang, Swung »
Swing Swang Swung
La passion du public pour le Swing entraîne alors l'apparition de centaines de Big Bands pour la plupart blancs. On les entend dans toutes les émissions de radio. L'histoire n'a retenu que les noms des meilleurs : ceux du tromboniste Tommy Dorsey, du clarinettiste Artie Shaw, et du tromboniste Glenn Miller. « Glenn’s Train » « Clarinet Serenade ». Bien entendu, il faut encore compter en cette seconde moitié de la décennie avec l'orchestre du chanteur Cab Calloway, qui remplaça Ellington au Cotton Club en 1932, celui du légendaire batteur Chick Webb et surtout le Big Band de Jimmy Lunceford, le seul en 1938 à tenir tête à l'orchestre de Duke Ellington. « Harlem Jungle Jive »
Clarinet Serenade
Le Big One en formation complète avec Christophe Allemand en soliste |
Harlem Jungle Jive
Vers la fin des années 30, le swing est devenu une gigantesque entreprise commerciale. Ce style « swing » dont les noirs sont à l’origine, a été subtilisé et détourné par des orchestres blancs qui profitent seuls de la notoriété !
L’arrivée de quelques musiciens novateurs comme Miles Davis, Charlie Parker ou Dizzy Gillespie, sur un fond de révolte et de revendication, va annoncer un nouveau style provocateur, le be bop, et engendrer le déclin des Big Bands… « Dizzysphere »
Les petites formations reviennent sur le devant de la scène, mais Dizzy Gillespie forme malgré tout un Big Band, le « Métronome all Stars » en 1948 avec lequel il flirtera notamment avec la musique latine. « Cuban Scent »
On peut dire schématiquement, qu’à partir de cette période, s’amorce la fin de la « swing era » et des grands orchestres de jazz dévolus à la danse.
Une nouvelle ère commence pour les Big Bands.
Compte Basic
Deb' Darling
La musique va devenir beaucoup plus élaborée et suivre l’évolution inéluctable de l’histoire du jazz.
Si des orchestres comme ceux de Duke Ellington « Duke’s Places », ou Count Basie « Deb Darlin’ » «Compte Basic », vont perdurer et rester dans la tradition, parfois pour accompagner des vocalistes « Sorry for Lovin’ You So » , d’autres vont apparaître et promouvoir l’originalité de l’écriture de leur chef, comme Stan Kenton, Bob Brookmeyer, Bill Holman, Quincy Jones « Back To Roots » « Funny Sixties » , Gil Evans, Lalo Shiffrin « Lalo’s Waltz » et plus près de nous, Bob Mintzer « Patouchamontoche », Don Sebesky, Kenny Weeler, Maria Schneider, Thad Jones « Flight me to the case» et bien d’autres…
Back to roots
Lalo's Waltz
Flight me to the case
Le Big Band, qui demeure aujourd’hui encore un ambassadeur incontournable de la musique de jazz, peut se comparer à un animal imprévisible, capable de vous caresser avec le moelleux de sa section de saxes et de vous gifler la seconde d’après en faisant hurler ses cuivres !...
(A big band jazz saga: texte de Stan Laferrière)
Les Musiciens | |
Trompettes | Trombones |
Antony Caillet Julien Rousseau Benjamin Belloir Mathieu Haage |
Cyril Dubile Nicolas Grymonprez Jérome Laborde Jean Crozat (trombone basse) |
Saxos | |
Christophe Allemand Olivier Bernard David Fettman Pierre Desassis Cyril Dumeaux (baryton) |
Stan Laferrière (Piano et direction)
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Jérome Laborde | Christophe Allemand | Mathieu Haage | David Fettman | Benjamin Belloir | Olivier Bernard |
Un concert très pédagogique où l'on a pu apprécier les talents d'arrangeur de Stan Laferrière à travers vingt compositions originales inspirées des grands compositeurs et créateurs de big bands cités dans cette saga, pour lesquels il a essayé de condenser, pour chacun d'entre eux, dans un ou deux morceaux, quelques références mélodiques qui les caractérisent et permettent de les identifier. Tout cela avec beaucoup d'humour dans sa présentation orale et dans les titres de ses compositions. Un trés bel hommage à ces grandes formations, servi par de très bons musiciens qui perpétuent et enrichissent ce patrimoine musical. Un très beau concert pour cette dernière soirée de la 19 ème édition de notre festival.
Stan Laferrière et Sébastien Maire | Le Big One de Stan Laferrière |
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