Le Big Band 31 et Richard Galliano
Le Big Band 31 avec sa présentation très originale |
Richard Galliano - Ten years ago
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Pour son retour sur scène lors du deuxième set, le Big Band 31 nous interpréta "One for Helen" avant d'accueillir de nouveau Richard Galliano. L'union de l'accordéon avec l'orchestre de jazz se poursuivit avec l'interprétation de :
- Teulada,
- Take Eleven,
- Gisèle,
- Tango pour Claude, dont l'écoute provoque toujours une profonde émotion, tant, dans nos mémoires viennent s'y superposer les paroles de l'immense artiste que fut Nougaro merveilleusement servi, pour ce titre par Galliano.
R. Galliano - Tango pour Claude (Vie et Violence - Nougaro
) |
Il n’est pas commun pour un orchestre de la taille imposante d’un Big Band de donner le sentiment de le voir entrer en fusion avec un soliste aussi inhabituel qu'un accordéoniste. C’est pourtant ce qui s’est produit sur la scène de ce festival où Richard Galliano à travers ses compositions, nous a prouvé que le son de l'accordéon pouvait parfaitement réussir son mariage avec une certaine forme de jazz que l'on pourrait qualifier de symphonique.
Richard Galliano et le Big Band 31 |
Vent d'Espagne - BB31 & Richard Galliano - Final |
Richard Galliano est né, à Cannes en 1950. Fils de Lucien Galliano, professeur d'accordéon d'origine italienne, Richard a débuté l'instrument à l'âge de quatre ans. Parallèlement à son apprentissage, il suit une formation au conservatoire de Nice, étudiant l'harmonie, le contrepoint et le trombone. A l'âge de 14 ans, il découvre le jazz au travers de Clifford Brown dont il relève les chorus et s'étonne que l'accordéon soit si peu présent dans cette musique. | |||
Après ces années d’études et d’apprentissage, il se décide, en 1973, à quitter le sud de la France pour « monter à Paris » où il a la chance de nouer rapidement des contacts avec l'entourage de Claude Nougaro. Pendant 3 ans il jouera, auprès de l’orchestre du chanteur toulousain, le rôle de chef, arrangeur et compositeur, expérience qui l’a marqué à jamais. En 1983, il fait une deuxième rencontre d’importance, celle de Astor Piazzolla (bandonéoniste et compositeur argentin) dont l’influence et les conseils le conduiront en 1991, à faire son retour sur ses racines, en revenant au répertoire traditionnel de valses musettes, de java, de complaintes et de tangos qu'il avait longtemps ignoré. De même que Piazzolla avait créé le « New tango », Galliano venait de créer le « New musette ». «Le 'Musette' est un mot qui fait peur, surtout aux musiciens dit de jazz.- Aujourd'hui je créé le New Musette car j'estime que l'on ne doit plus jouer cette musique comme en 1930 et je joue cette musique en y mêlant mes plus fortes influences: Piazzolla, Coltrane, Bill Evans, Debussy...» |
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En 1996, il traverse l'Atlantique pour enregistrer le célèbre « New York Tango », avec George Mraz, Al Foster et Biréli Lagrène, disque pour lequel il obtient une Victoire de la musique. La réputation de Richard Galliano prend alors une envergure internationale et les collaborations se multiplient. D'une rare polyvalence, Richard Galliano possède désormais les moyens de s’exprimer avec musicalité dans n'importe quel contexte, du solo jusqu’au big band (avec le Brussels Jazz Orchestra en 2008). En 2010, Richard Galliano signe un contrat d'exclusivité discographique avec Universal Classics & Jazz France - Deutsche Grammophon et enregistre dans la foulée un album consacré entièrement à la musique de Jean Sébastien Bach. En 2011, il rend hommage au fameux compositeur italien de musiques de films, Nino Rota, en donnant une lecture résolument Jazz des célèbres mélodies de La Strada, Le Parrain ou encore La Dolce Vita. En 2013, il revient à la musique classique avec un disque baroque, consacré à Antonio Vivaldi dont il arrange les célèbres Quatre Saisons pour son instrument. |
Article et photos - M. Morello - pour AFBBP |