The Voice Messengers
Les Voice Messengers, en première partie de ce vendredi, furent la touche originale de ce 15ème festival de Big band. Cet ensemble vocal doté d’une rythmique (batterie contrebasse et piano) nous a prouvé qu’il avait pleinement sa place dans ce festival et le public, d’ailleurs, ne s’est certainement pas posé la question, et a pleinement adhéré à ce concept.
Leur répertoire est fait de pièces de jazz arrangées et adaptées par Thierry Lalo, pour les huit chanteurs qui composent ce groupe. Parmi les titres entendus citons Love for sale (Cole Porter), Stolen moments (Oliver Nelson), Lulu’s back in town.
Sont également mis en musique des poèmes célèbres tels que l’Albatros (Charles Baudelaire), Chanson d’automne (Paul Verlaine), dont l’harmonie des textes en langue française est sublimée par le jeu subtil des huit voix dont certaines les déclament tandis que d’autres en soulignent l’intensité émotionnelle en jouant le rôle d’un instrument.
Les huit chanteurs et chanteuses, nous ont interprété leur répertoire sur des chorégraphies parfaitement bien réglées, ajoutant au plaisir de l’écoute celui d’une mise en scène où chacun des interprètes est tour à tour mis en valeur en fonction du texte chanté.
Un ensemble choral original, de très grande qualité, soutenu par une excellente rythmique qui a su entièrement séduire le public de ce festival de jazz. | |
"Voice Messengers Concert à l'Européen (2007) "
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Depuis leur naissance en 1994, les Voice Messengers ont connu plusieurs vies, plusieurs formes, plusieurs tailles, plusieurs invités de marque (Glenn Ferris, Steve Lacy, Antoine Hervé) avant de s’arrêter il y a six ans sur une formule à huit chanteurs accompagnés d’un trio piano-basse-batterie. Le pianiste, arrangeur, compositeur et créateur du groupe, Thierry Lalo, le confirme : « j’ai trouvé un équilibre que je ne veux plus changer. J’ai à la fois une relative légèreté, plein de possibilités de mettre en valeur le talent et la personnalité de chacun, tout en ayant quand même l’ampleur d’un grand ensemble. Si je faisais quelque chose avec seulement quatre chanteurs et une rythmique, ce serait un groupe vocal comme les New York Voices. C’est très bien, mais j’affectionne tellement l’énergie du big band que je ne pourrais jamais me passer du swing de la batterie par exemple. Un big band sans batterie, c’est une fanfare et ce n’est plus du tout la même chose ! » Car le fondateur des Voice Messengers insiste : « c’est un orchestre avant tout, ce n’est ni une comédie musicale, ni du théâtre musical ! » |
Extrait d’un article de : Mathieu Durand Journal La Terrasse Publié le 10 novembre 2011 - N° 192 |